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Urbanisme Durable - Réforme des études d'impact

Grenelle de l'EnvironnementPrévu par la loi Grenelle 2 (article 230), le décret n° 2011-2019 du 29 décembre 2011 portant réforme des études d'impact des projets de travaux, d'ouvrages ou d'aménagements est paru au Journal Officiel le 30 décembre 2011. Ce texte modifie le champ d’application, la procédure et le contenu de l’étude d’impact et affirme le rôle de l’Autorité environnementale (créée par décret le 30 avril 2009).

L’objectif de ce décret est de consolider les études d’impact afin de mieux prévoir et/ou corriger les incidences des projets sur l’environnement.

Le champ d’application
Ce décret simplifie la lisibilité des projets soumis à étude d’impact. En effet, la liste négative des projets non soumis à étude d’impact est remplacée par une liste positive spécifiant les projets de « travaux d’ouvrages et d’aménagements » soumis à étude d’impact. Cette liste est disponible en annexe de l’article R-122-2 du Code de l’Environnement.

Le décret distingue désormais deux types d’opérations :
  • les projets soumis à une étude d’impact de façon systématique,
  • les projets soumis à l’examen au cas par cas.
Dans le cas des projets soumis à l’examen au cas par cas, les dossiers sont envoyés à l’autorité de l’état compétente en matière d’environnement (Autorité environnementale) qui détermine si le projet nécessite ou non la réalisation d’une étude d’impact. L’Autorité environnementale dispose d’un délai de trente-cinq jours pour informer le maitre d’ouvrage de sa décision.

Cette analyse au cas par cas permet d’évaluer plus justement la nécessité de l’étude au regard de la situation du projet et de ses possibles incidences qu’un simple seuil financier (1,9 millions d’euros par exemple) ou technique qui dispensait d’étude d’impact un trop grand nombre de projets.

Pour exemple, dans une commune dotée d’un PLU, les ZAC dont la programmation prévoit une surface SHON supérieure à 40 000 m² ou dont le terrain d’assiette est supérieur à 10 ha seront systématiquement soumises à étude d’impact alors qu’elles seront soumises à examen au cas par cas dans les deux cas suivants :
  • la surface SHON de la ZAC est supérieure ou égale à 10 000 m² et inférieure à 40 000 m² et le terrain d'assiette ne couvre pas une superficie supérieure ou égale à 10 ha,
  • la ZAC couvre un terrain d'assiette d'une superficie supérieure ou égale à 5 hectares et inférieure à 10 hectares et prévoit la construction d’une surface SHON  inférieure à 40 000 m².
La procédure
Ce décret modifie également la procédure. Désormais, pour disposer d’informations quant à la qualité et au contenu de l’étude d’impact, le maître d’ouvrage peut, avant la réalisation de l’étude d’impact, demander aux autorités compétentes pour autoriser le projet de rendre un avis sur le degré de précision à fournir dans l’étude d’impact (« cadrage préalable »).

Dans cette demande, le maitre d’ouvrage fournit au minimum les éléments dont il dispose sur les caractéristiques principales du projet et de son implantation territoriale, les principaux enjeux environnementaux et les impacts possibles, ainsi que les liens du projet avec d’autres projets ou ouvrages existants.
L’autorité compétente pour autoriser le projet consulte ensuite l’autorité environnementale.

Après retour de l’autorité environnementale, l’autorité compétente rend un avis dans lequel figure les éléments permettant d'ajuster le contenu de l'étude d'impact à la sensibilité des milieux et aux impacts potentiels du projet sur l'environnement ou la santé humaine sont au minimum indiqués, parmi lesquels :
  • les zonages, schémas et inventaires relatifs à la ou aux zones susceptibles d'être affectées par le projet,
  • les autres projets connus, avec lesquels les effets cumulés devront être étudiés,
  • la nécessité d'étudier, le cas échéant, les incidences notables du projet sur l'environnement d'un autre Etat,
  • la liste des organismes susceptibles de fournir au pétitionnaire des informations environnementales utiles à la réalisation de l'étude d'impact.
Le contenu de l’étude d’impact
Le contenu de l’étude d’impact est également renforcé. Par rapport à l’ancienne version, la nouvelle étude d’impact comportera les éléments suivants :
  • une description du projet,
  • une analyse de l'état initial de la zone et des milieux susceptibles d'être affectés par le projet (et plus uniquement du site),
  • l'étude des effets du projet sur l'environnement et sur la santé,
  • une analyse des effets cumulés du projet avec d'autres projets connus,
  • une présentation du dispositif de suivi de mesures pour éviter et compenser les effets négatifs et du « suivi de leurs effets sur l'environnement ».
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HQE - Surveillance de la qualité de l'air intérieur

Qualité de l'air intérieurEn accord avec la loi Grenelle 2 introduisant, dans le Code de l'Environnement, l'obligation de surveiller périodiquement la qualité de l'air intérieur dans certains ERP (établissements recevant du public) accueillant des populations sensibles, ou exposées sur de longues périodes, un nouveau décret est paru au Journal Officiel du 5 janvier 2012 pour une entrée en application fixée au 1er juillet 2012.

Ce nouveau décret prolonge les décrets mis en ligne en décembre 2011 qui définissaient le calendrier de mise en place des campagnes de mesures et  les valeurs guides à ne pas dépasser pour le formaldéhyde et le benzène.

Ce nouveau décret définit ainsi :
  • La nature du rapport d’évaluation et les méthodologies d’échantillonnage retenus (nombre et nature de pièces selon la taille de l’établissement),
  • Les substances (benzène, formaldéhyde et dioxyde de carbone) mesurées et la méthodologie adoptée :
    • Pour le benzène et les formaldéhydes : 2 campagnes de mesures de 4,5 jours dont une pendant la période de chauffe, prélèvement selon normes spécifiques et analyse par désorption chimique suivie d'une analyse par chromatographie),
    • Pour le dioxyde de carbone : utilisation d’instruments de mesure normalisés avec enregistrement en temps réel (une mesure toutes les dix minutes) sur 8 jours,
    • etc.
Le décret définit également la typologie de pièces où pourront être réalisées les campagnes de mesures de polluants. Ainsi sont logiquement exclus :
  • les salles de sciences chimiques et biologiques sont logiquement exclues (présence intrinsèques de composés chimiques),
  • les locaux techniques, bureaux, logements de fonction (salle ne concernant pas la population sensible visée).
Il est plus étonnant de constater que les locaux dédiés exclusivement à la pratique d’activités sportives sont également exclus.

En fonction des résultats de ces mesures, une investigation complémentaire sera menée pour vérifier la bonne tenue des valeurs guides définies dans le décret de décembre 2012. Le tableau ci-dessous reprécise ces différentes valeurs :
 
Qualité de l'air - Tableau 1
 
L’indice de confinement est calculé suivant la formule : 

Formule Indice de Confinement

L’indice de confinement est calculé pour chaque pièce et arrondi au nombre entier le plus proche. Le tableau ci-dessous illustre quelques exemples d’indices de confinement en fonction des taux constatés :

Qualité de l'air - Tableau 2
 
Le dioxyde de carbone est avant tout un marqueur de la contamination humaine de l’air et ces valeurs doivent être comparées au tableau suivant (extrait de la norme NF EN 13779) qui définit les débits d’air neuf à respecter en fonction de la qualité d’ambiance souhaitée :
Qualité de l'air - Tableau 3
 
A ce stade, deux rappels doivent nous alerter :
  • Le taux actuel moyen de CO2 dans l'air oscille autour de 380 ppm,
  • Le débit d’air neuf réglementaire pour les salles de classes est fixé à 15m3/h/pers.
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Energie - Lancement de l’appel à projets BEPOS / BEPAS en Ile-de-France

BEPOSL’ADEME Ile-de-France a publié le 3 janvier 2012 le cahier des charges relatif à l’appel à projets BEPOS / BEPAS. Porté conjointement par l’ADEME et la région Ile-de-France, cet appel à projets a pour but de soutenir des opérations de bâtiments démonstrateurs anticipant la Réglementation Thermique prévue pour 2020 et vise également à accompagner de nouvelles opérations contribuant au Programme national PREBAT (Programme de Recherche et d’Expérimentation sur l’Energie dans le Bâtiment).
Il se place dans la continuité des appels à projets Bâtiments Basse Consommation et Réhabilitation Durable organisés par la Direction Régionale Ile-de-France de l’ADEME et le Conseil Régional depuis 2008. Les résultats issus de cet appel à projets doivent à termes permettre de constituer à l’échelle régionale, pour les maîtres d’ouvrage, les maîtres d’oeuvre et les professionnels, des références convaincantes aux coûts maîtrisés et aisément reproductibles.

Cet appel à projets vise principalement avant tout à promouvoir l’efficacité énergétique et climatique des bâtiments franciliens. Il s’adresse exclusivement aux projets de construction de logements collectifs et de bâtiments tertiaires publics et privés qui représentent les secteurs ayant les plus forts enjeux d’un point de vue consommation d’énergie et émission de gaz à effet de serre (GES).

Les objectifs techniques fixés sont principalement la maîtrise des consommations d’énergie, l’intégration d’énergies renouvelables et les émissions de gaz à effet de serre.
Sur ce dernier poste le jury évaluera autant les stratégies d’atténuation (y compris l'énergie grise des matériaux de construction) que les stratégies d’adaptation au changement
climatique.

Les consommations en énergie primaire (Cep) des bâtiments incluant les cinq postes de la RT 2005, exprimées en énergie primaire par m² de SHON devront être conformes aux consommations suivantes :
 
Performances spécifiques aux projets BEPOS :
  • Pour le tertiaire : Cep ≤ Cep ref - 50 % avec une compensation des consommations des cinq usages réglementés (chauffage, ECS, rafraîchissement & ventilation, éclairage, auxiliaires) par une production locale d’électricité (solaire photovoltaïque, cogénération, etc.)
  • Pour le logement : Cep ≤ 65 kWhep/m².an avec une compensation des consommations des cinq usages réglementés (chauffage, ECS, rafraîchissement & ventilation, éclairage, auxiliaires) par une production locale d’électricité (solaire photovoltaïque, cogénération, etc.)
NB : les usages spécifiques de l’électricité peuvent être intégrés dans les consommations à compenser. Dans ce cas une explication sur les estimations des consommations devra être transmise avec le dossier de candidature.
 
Performances spécifiques aux projets BEPAS :
  • Pour le logement : Cep ≤ 65 kWhep/m².an sans prise en compte de la production locale d’électricité et avec un besoin pour le chauffage ≤ 15 kWhep/m².an.

La sortie attendue depuis plusieurs mois de cet appel à projets est donc une très bonne nouvelle pour tous les acteurs de la construction à haute performance énergétique de la région Ile-de-France. 
On regrettera toutefois sa faible durée de validité puisqu’il ne sera en vigueur que jusqu’au 31 mars 2012. Sachant que pour être éligible à cet appel à projets, un projet doit au moins être en phase APD validé, sans toutefois que les travaux n’aient débuté, le laps de temps octroyé apparaît comme étant très limité.
On regrettera également le fait que les exigences listées ci-dessus fassent uniquement appel aux références de la RT 2005, alors même que pour la majeure partie des bâtiments tertiaires (bureaux, écoles, crèches, etc.) et des logements situés en zone ANRU, la RT 2012 est d’ores et déjà entrée en vigueur (depuis le 28 octobre 2011).
 ADEME
Il est à noter que dans le même temps, l'ADEME et le Conseil Régional d'Ile-de-France ont lancé la troisième session de l'appel à projets "Réhabilitation Durable".
 
 
>> Retrouvez ici le Cahier des Charges de cet appel à projets BEPOS / BEPAS
>> Retrouvez ici le Cahier des Charges de cet appel à projets Réhabilitation Durable 3
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Energie - Sortie d’un guide portant sur les études d’opportunités en énergies renouvelables dans les opérations d’aménagement

Guide Etude EnR - CETE OuestApplicable depuis juillet 2009 et l’adoption de la première loi issue du Grenelle de l'Environnement, dite loi  « Grenelle I », l'article 8 de cette loi prévoit que :
« Toute action ou opération d'aménagement telle que définie à l'article L. 300-1 et faisant l'objet d'une étude d'impact doit faire l'objet d'une étude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables de la zone, en particulier sur l'opportunité de la création ou du raccordement à un réseau de chaleur ou de froid ayant recours aux énergies renouvelables et de récupération. »
Cette exigence (cf. news du 10 août 2009) présente l’intérêt d'intégrer dans chaque nouvelle opération d’aménagement l'analyse des opportunités de raccordement un réseau de chaleur ou de froid, mais également d’étudier l’intégration des énergies renouvelables ou de récupération (EnRR) dans le mix énergétique du territoire concerné.
 
Si la présence de ce document est aujourd’hui systématiquement vérifiée par l’Autorité Environnementale (AE), son contenu demeurait jusqu’à présent assez flou. Cette étude pouvait ainsi aller du simple passage en revue des technologies d’énergies renouvelables existantes, à une véritable étude technico-économique analysant différents scénarios d’intégration d’EnRR.

CETE OuestAfin d’uniformiser la qualité ces études, le CETE Ouest vient de publier un guide à destination des collectivités et des bureaux d’études proposant notamment des points de méthodologie, d'organisation et de vigilance pour la réalisation de ces études d’opportunités en énergies renouvelables.
Pour rappel, le Centre d’Etudes Techniques de l’Equipement (CETE) est un service déconcentré du Ministère de l’écologie, du développement durable, des Transports et du Logement (MEDDTL). Il constitue ainsi un interlocuteur privilégié pour la mise en œuvre des politiques publiques, au service des acteurs de l’aménagement et du développement durables des territoires.
 
En particulier, le CETE Ouest recommande à travers ce guide le découpage en deux phases de ces études de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables :
  • 1ère phase : située au niveau des études préalables d’aménagement, elle consiste en un état des lieux des gisements (incluant leur pérennité, qui peut avoir déjà été étudiée dans le cadre d’un SRCAE, d’un PCET ou d’autres réflexions menées sur le territoire concerné) et un premier tri des solutions qui, en fonction du contexte local et des objectifs, peuvent présenter un potentiel intéressant. Les conclusions de cette 1ère phase peuvent conduire à orienter certaines caractéristiques de l’aménagement (densification par exemple).
  • 2nde phase : située au niveau des études de réalisation, elle permet de comparer la faisabilité technico-économique des différentes solutions, sur la base des données relatives à l’aménagement qui sont plus précises à ce stade (organisation du parcellaire, surfaces et performances visées pour les bâtiments, etc.).
Phases Etude EnRR ZAC
Localisation des deux phases de l'étude EnR dans le planning d'un projet d'aménagement
 
 
Retrouvez >> ici << le guide du CETE Ouest auquel LesEnR a contribué à travers le travail du groupe de relecture.
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Développement Durable - Sommet consacré au réchauffement climatique à Durban

COP17 - Durban 2011Quinze ans après la naissance du protocole de Kyoto, le sommet consacré au changement climatique (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) s’est déroulé cette année à Durban du 28 novembre au 09 décembre 2011.

Entre 2005 et 2010, environ cent quatre-vingt pays ont ratifié le traité de Kyoto qui prévoyait de réduire de 5,2% par rapport au niveau de 1990, les émissions de gaz à effet de serre, sur la période de 2008 - 2012. Ce traité prend donc fin naturellement en 2012 d’où l’importance du Sommet de Durban afin de fixer de nouvelles règles du jeu. Et comme l’a fait remarquer le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le protocole de Kyoto est « une fondation sur laquelle bâtir ».

 
Cent quatre-vingt-dix pays industrialisés ont donc discuté d’une deuxième phase d’engagement qui entrerait en vigueur en deux temps, en 2015 pour sa mise en œuvre puis en 2020 pour sa mise en application, et qui concernerait, cette fois-ci, l’ensemble des pays du monde et non plus que les pays industrialisés. La roue a tourné depuis le Sommet de Kyoto (1997) et la Chine, l’Inde et le Brésil devront dorénavant s’octroyer d’obligations concernant la limitation de leur émission de gaz à effet de serre. Comment cela va-t-il s’organiser juridiquement pour ces pays émergents ? Tout reste à définir pour la Chine et l’Inde par exemple qui représentent à eux deux 50% des émissions de CO2 au monde. Et ce ne sera pas si simple !
Des divergences d’opinion sur les impacts économiques et l’aspect juridique du protocole de Kyoto persistent entre les Etats-Unis, le Canada, la Russie, le Japon et le reste des pays industriels d’où la fragilité de cette longue négociation.

Les « accords de Cancun » en 2010 (suite du sommet de Copenhague 2009)

Lors du Sommet annuel sur le climat qui s’est déroulé en 2010 à Cancun, des accords ont permis de rassembler les Etats membres du protocole de Kyoto autour d’un projet commun et fédérateur. Deux lignes conductrices ont été érigées afin d’affirmer un engagement formel sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’avait pas pu avoir lieu à Copenhague.

Premièrement, les accords soulignent que la température du globe ne doit pas excéder 2°C par rapport à l’époque pré-industrielle (plus souple que d’imposer la date de 1990). L’augmentation actuelle de la température de la Terre a été estimée à 0,8°C. Il semble difficile d’ici la fin du siècle de ne pas dépasser ces 2°C en ne déterminant pas une feuille de route plus précise et intégrant l’ensemble des pays du monde. L’objectif est de les responsabiliser sur un engagement d’actions en faveur d’un non-réchauffement climatique ou en tout état de cause, d’un réchauffement climatique maîtrisé en fonction de leur période pré-industrielle. On parle déjà d’une augmentation générale des températures de +4°C pour 2100, voir beaucoup plus suivant la situation géographique.

Deuxièmement, les accords de Cancun ont permis de définir la notion de « fonds vert ». Ce fonds permettrait de réunir d’ici 2020, 76 milliards d’euros (100 milliards de dollars) par an d'actions innovantes contre le changement climatique. Ce serait une aide transversale et concrète entre les pays riches et les pays les plus défavorisés tels que l’Afrique qui souffre en premier de ce réchauffement climatique. L’union européenne a déjà versé plus de 4,6 milliards d’euros depuis 2010 pour financer la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement. Durban n’aura pas permis de définir plus précisément l’organisation économique de ces « fonds vert » : qui donne, quand, comment et pour qui ?

Le cas des pays pollueurs

Les Etats-Unis, responsables de 23% des émissions de gaz à effet de serre mondiaux, n’ont jamais ratifié les accords initiaux de Kyoto et donc ne se sont jamais engagés concrètement dans la réduction des émissions de CO2 à l’échelle planétaire. En 1997, le protocole a été proposé au Sénat américain mais aucun sénateur démocrate n'a voté en sa faveur. Les enjeux économiques et industriels sont donc bien plus forts que l’engagement politique « vert » puisque les Etats-Unis fournissent au monde entier et à eux seuls 25% des biens, produits et services. L’engagement national semble difficile, cependant vingt-huit Etats (sur cinquante-deux) se sont engagés depuis 2006 dans des Plans Climats à l’échelle de leur territoire précisant des objectifs de niveaux d’émissions de gaz à effet de serre divisés par 4 pour 2050. Concernant le sommet de Durban, les États-Unis ont fini par en accepter les grands principes.

Le Canada a annoncé le 5 décembre dernier (lors du sommet de Durban) se retirer du protocole de Kyoto. Ce pays est le 1er fournisseur de pétrole brut pour les Etats-Unis et l’origine de leur pollution provient principalement de l’exploitation de gisements de sable bitumineux dans la province de l’Alberta. Cette province ne souhaite pas répondre de contraintes juridiques et donc s’impliquer dans une réduction d’émissions. Si l’Alberta refuse de donner son accord sur un 2ème volet du Protocole de Kyoto, alors tout le Canada refuse !

La Chine, 1er émetteur mondial de CO2, accepte pour l’instant les grands principes du 2ème volet du Protocole de Kyoto et donc de participer à une réduction de sa pollution à l’échelle mondiale. Cependant elle ne souhaite pas que ces éventuelles réformes entachent son propre développement économique. La Chine, jusqu’à maintenant, considéré comme pays émergent, n’avait aucune obligation en termes de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. L’Inde, quant à elle, reste très flou sur son engagement.

A la suite des décisions précédentes, la Russie, responsable de 17% des émissions de gaz à effet de serre mondiaux, et le Japon ne souhaitent pas se réengager dans le protocole de Kyoto. Leur position se clarifiera peut-être l’année prochaine, au prochain sommet pour le climat de l’ONU qui se tiendra du 26 novembre au 7 décembre 2012 au Qatar, un des plus gros émetteurs de CO2 par habitant au monde.

En 2005, les Etats-Unis, l’Australie, l’Inde, le Japon, la Chine et la Corée du Sud (sans la Russie) se sont engagés dans un partenariat parallèle : Asia-Pacific Partnership on Clean Development and Climate. Ce partenariat a pour but de proposer de nouvelles solutions technologiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et non pas de s’engager juridiquement dans une réduction chiffrée d’émissions.
 
Classement pays pollueurs 2006

Bref, la route risque d’être encore longue et sinueuse…
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