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Intégrer les mobilités aux opérations de construction durable

La certification environnementale a vu naître ces dernières années plusieurs labels nationaux et internationaux proposant un panel de solutions afin, entre autres, de réduire l'impact des usagers sur le changement climatique. Ces certifications peuvent aujourd'hui être un support pour aboutir à l'objectif du « facteur 4 » définis par le GIEC et mis en place en 2007 par le Grenelle de l'environnement dans tous les secteurs d'activités (résidentiel-bâtiment tertiaire, industrie... et transport).

Certaines certifications (HQE Exploitation, BREEAM in use...) ont permis d'étendre les domaines d'efficacité des certifications environnementales dédiées aux bâtiments, en proposant des suivis pour chaque typologie de bâti, lors de l'exploitation du bâtiment.

Cependant des énergies restent encore non traitées à ce jour, notamment les énergies consommées par les matériaux eux-mêmes (énergie grise), les usages spécifiques (informatique, audiovisuel, électroménager...) et les déplacements des utilisateurs. L'évolution des futures labellisations/certifications/réglementations tend à prendre en compte ces énergies non réglementaires avec des réflexions sur le cycle de vie des matériaux ou sur l'énergie électrodomestique, ainsi que l'intégration d'exigences sur les services et transports.

Actuellement, les certifications liés à la Qualité Environnementale du Bâtiment (QEB) considèrent l'accessibilité aux modes de déplacement doux, ou collaboratif (transport en commun, covoiturage...), dans leurs exigences environnementaux, mais ceux-ci représentent une faible part dans la notation et sont parfois optionnels. Par exemple,

  • NF HQE : 1 cible /14 (Chapitre 1.1. « Aménagement de la parcelle pour un développement urbain durable »)
  • BREEAM : 3 points /110
  • LEED : 3 points /136 (Chapitre EL 5. « Ressources communautaires »)

Vu l'importance des transports sur notre impact environnemental*, il est nécessaire de mener une réflexion sur la gestion de nos modes de déplacement pour arriver à une solution durable. C'est dans cette optique que le collectif Effinergie a mis en place l'outil « Effinergie Ecomobilité » permettant d'évaluer le potentiel d'écomobilité du bâtiment. Cet outil, disponible à tous, donne une estimation de nos consommations énergétiques lors des transports. Il prend en compte les distances de déplacement, les modes de transports utilisés et la consommation d'énergie liée à chaque mode.

Un rapport déduit de 400 projets saisis dans l'outil Effinergie Ecomobilité synthétise les impacts liés aux transports en fonction des typologies des bâtiments (bureau, enseignement, logement collectif, maison individuelle), du contexte urbain, de l'accessibilité aux transports en commun, ou aux modes de déplacements doux, et de la distance aux destinations.
Suite à un recensement démographique, pour chaque typologie d'habitat, les consommations d'énergie liées aux déplacements sont présentées en kWhep/m².an afin d'être comparées aux consommations résidentielles :

En comparant avec les valeurs cibles des Réglementations Thermiques du bâtiment (environ 70kWhep/m².an pour les bureaux non climatisés et 50 kWhep/m².an pour les logements en construction), il est facile d'appréhender l'impact de la localisation géographique d'un bâtiment sur l'environnement.

Les chiffres ci-dessus, reposent sur des valeurs moyennes et sont donc à prendre avec réserve. Ils montrent néanmoins que les énergies réglementaires consommées par le bâtiment et celles liées aux transports sont du même ordre de grandeur.


Une opération dite « durable » doit aller au delà des exigences environnementales en proposant systématiquement des solutions d'écomobilité. Il est nécessaire de proposer lors d'une opération de construction des solutions concrètes sur les aménagements de mobilité tels que des bornes de recharges pour véhicule électrique, des stationnements dédiés au covoiturage, des pôles de mobilité au sein des sociétés, des équipements mutualisés dans les logements collectifs (buanderie, laverie...) ou l'intégration de services dans les grands projets de construction pour aboutir à la ville des courtes distances.

* En 2012, le secteur du bâtiment (résidentiel et tertiaire) est prépondérant en consommation d'énergie finale** (44%) devant les transports (32%) et l'industrie (18%).Les transports (37%), l'industrie (24%) et le bâtiment (22%) sont les principaux émetteurs de CO2.

**La consommation d'énergie finale est la quantité d'énergie disponible pour l'utilisateur final.

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