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La dérogation « provisoire » de la RT 2012, fixant la consommation d’énergie à 57,5 kW par m2 et par an (au lieu de 50 kW) est re-re-prolongée pour les logements collectifs. Cette fois, la prolongation est de 2 ans soit jusqu’au 31 décembre 2019. Sachant que la future réglementation thermique est annoncée pour 2020, cela revient à dire que la RT 2012 ne se sera jamais pleinement appliquée dans le logement collectif !
Rappelons-nous, en 2010, au sortir du Grenelle, la loi imposait la nouvelle réglementation thermique applicable au 1er mars 2012… en particulier, la RT 2012 fixait une limite de consommation réglementaire (couvrant les 5 usages chauffage/climatisation/ventilation/éclairage/auxiliaire) pour les bâtiments neufs.
En particulier, pour les logements collectifs, cette limite de consommation (Cep max) était fixée à :
Cep max = 50 x M ctype x (M cgéo + M calt + M csurf + M cGES) kWh EP/(m².an)
Où
De fait, selon les régions, le contexte et la taille des logements, la consommation maximale prévue par la RT 2012 varie entre 30 et 140 kWh EP/(m².an).
Dès le début, l'arrêté du 26 octobre 2010 "relatif aux caractéristiques thermiques et aux exigences de performance énergétique des bâtiments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments" avait prévu une période de transition pour les logements collectifs neufs :
L’argument des promoteurs de cette première dérogation était l’impact du passage à la RT 2012 : trop dur, trop complexe… trop cher. Mais… à l'époque, promis dans deux ans, les acteurs seraient prêts !
2 ans plus tard, fin décembre 2014, le gouvernement avait prolongé cette dérogation de 3 ans parce que « bon, quand même, deux ans ce n’est pas bien long et pis c’est toujours trop dur, trop complexe … trop cher ! » Mais, promis cette fois dans trois ans… les acteurs seraient prêts !
Et puis là, fin décembre 2017, le gouvernement prolonge encore de deux ans cette dérogation parce que « bon, quand même, cinq ans ce n’est pas bien long et pis c’est toujours trop dur, trop complexe … »
Et voilà comment la RT 2012 ne se sera jamais appliqué aux logements collectifs neufs puisque fin 2019, la nouvelle réglementation thermique est sensée arriver… alors bien sûr, si elle tarde, il y aura sans doute beaucoup d’acteurs pour dire que « quand même sept ans ce n’est pas bien long … » et demander une nouvelle nouvelle nouvelle dérogation !
Depuis toujours, les certifications environnementales françaises exigent un effort sur la consommation des bâtiments même en niveau d’entrée. C’est le cas pour HQE comme pour NF Habitat HQE.
Ainsi, cette dernière demande, pour toute opération certifiée, que le bâtiment consomme réglementairement 13% de moins que ne l’impose la loi. Sauf que, comme la loi intègre une dérogation, cela revient à dire que les opérations « exemplaires » doivent seulement ne pas appliquer la dérogation. Autrement dit, une opération peut être exemplaire doit seulement en ne faisant que respecter la loi telle qu’elle avait été envisagée …
A l’évidence, le seul respect d’une loi édictée en 2010 ne peut être suffisant pour témoigner d’une volonté environnementale forte mais ici, c’est le législateur qui brouille les cartes !
La qualité de l’air (en ile de France comme ailleurs) est devenu un enjeu de santé public. A l’exception de quelques collectivités exemplaires, c’est cependant un enjeu d’irresponsabilité collective puisque tout le monde en connait l’impact sur la santé et que personne (ou pas grand monde) ne s’en préoccupe vraiment.
Une énième étude alarmante
Si l’exemple de la pollution urbaine est largement commenté voire politisé, la récente étude de l'association Robin des bois remet, en Ile de France, l’accent sur la pollution dans les écoles. L’association n’a pas fait les études elle-même mais s’appuie des diagnostics effectués par les services de l'Etat dans le cadre d'une campagne nationale lancée par le ministère de l'Ecologie en 2012. Le constat est édifiant puisque 58% des établissements doivent faire l'objet d'une vigilance renforcée sur la manière à réduire le transfert des polluants sous forme de poussières ou d'émanations dans les salles de classe ou les cours de récréation.
De nombreux établissements se retrouvent ainsi en situation de risques voire d’exposition à des situations néfastes à la santé des enfants et encore seuls des volontaires ont été testés !
Un contrôle obligatoire qui devient enfin applicable
Cette nouvelle étude est publiée alors que l’obligation de mesure de la qualité de l’air dans certains établissements publics, instaurée par la loi Grenelle 2 en 2012, deviendra enfin applicable aux crèches et aux écoles le 1er janvier prochain.
Même si ces dispositifs de surveillance ont été considérablement allégés par rapport à ce qui était initialement prévu, ils permettront aux collectivités d’avoir une vision scientifique et objective de la qualité sanitaire de l’air auquel les enfants sont exposés. Espérons qu’ellse sauront en tirer les conséquences !
Quand la loi génère des hérésies sanitaires
Il restera toujours une hérésie réglementaire puisque les débits imposés par les lois fixent une valeur de renouvellement d’air de 15 m3/h par enfant alors que le droit du travail fixe 25 m3/h pour les employés.
Cette règle de 15 m3/h, pensée en imaginant que les enfants ont des poumons plus petits que les adultes apparait sans fondement scientifique et pourtant elle est reprise par nombre de programmes et reprise telle quelle par nombre de projets neufs alors pourtant que la maitrise croissante de l’étanchéité à l’air des bâtiments consacre le rôle indispensable de cette ventilation contrôlée dans la qualité de l’air à laquelle nous exposons collectivement nos enfants.
Si certaines collectivités semblent vouloir faire des efforts en ce domaine, demandant 18m3/h voire pour les plus audacieuses 20 m3/h … combien demandent 25 m3/h voire 36 m3/h (seuil demandé par de nombreuses études sérieuses) ?
Nous relevons hélas régulièrement dans des projets ou des concours, l'étrangeté d’instituteurs /institutrices qui réglementairement n’ont droit qu’à 15 m3/h dans leur classe où ils /elles passent la majorité de leur temps alors qu’ils /elles « profitent » de 25 m3/h dans la salle des maitres où ils/elles ne font finalement que passer…. Que dire des enfants qui, si il faut le préciser, ont des plus petits poumons mais respirent plus fréquemment ?
Quand l’argument de l’énergie est appelé au secours de notre inconséquence collective
Les arguments en faveur de cette sous-ventilation deviennent spécieux lorsque leurs auteurs prennent l’excuse du développement durable et plus exactement de la maitrise de demande en énergie : sous ventiler permettrait d’économiser l’énergie (puisque moins d’air à chauffer). C’est juste physiquement mais alors pourquoi ne pas aller au bout de l’argument : pour économiser l’énergie, ne chauffons pas les écoles … après tout, les plus forts survivront !
Trèves de sarcasmes, des solutions existent comme la ventilation double flux (qui récupèrent une grande partie de l’énergie de l’air extrait pour réchauffer l’air entrant) par exemple.
Alors rien n’est possible ?
Bien sur que si !
Traiter la qualité de l’air à l’intérieur doit commencer par se poser la question de l’air extérieur, choisir avec soin l’emplacement des prises d’air en fonction de cette pollution et des vents ; retenir une ventilation double flux à haut rendement ; choisir des filtres performants ; sélectionner des revêtement en contacts avec l’air intérieur avec de faibles (voire nulles) émissions en COV … et une fois ce travail fait, se soucier du mobilier et des produits d’entretien utilisés .
La tâche est immense et concerne nombre de services dans les collectivités mais l’enjeu est d’importance : sauvegarder la santé de nos enfants !
Et même quand tout cela est fait, il reste aux collectivités à accepter de prendre la température du malade : ayons le courage d’analyser sérieusement la qualité de l’air dans les écoles existantes.
Le malade n’ira peut être pas mieux pour autant mais au moins deviendra t-il possible de le soigner !
C’est avec un grand plaisir que Vizea a vu quatre de ses opérations être lauréates sur l’appel à projets  « Inventons la Métropole du Grand Paris »  le 18 octobre 2017  au Pavillon Baltard de Nogent-sur-Marne devant plus de 2 000 personnes.
Toute l’équipe de Vizea est particulièrement heureuse de réinventer la métropole à Argenteuil, Limeil Brévannes, Les Lilas et Stains.
Logements, bureaux, activités, lieux de loisirs et de cultures, composteur, pépinière d'entreprises, pôle de formation, co-working, hôtel, résidence étudiante, incubateur espaces publics, verts ou bâtis … ces 4 projets reflètent la diversité de typologies de la Métropole. Sur chacun, nous avons voulus donner corps à notre concept de TERritoire à Ressources Positives pour en faire des prototypes de ville durable.
Sur les 6 projets où nous avions été retenus au deuxième tour, nous avons fait équipe avec des promoteurs qui nous ont laissés concrétiser nos utopies, des concepteurs qui se sont imprégnés de nos innovations et de nos propositions, des partenaires (entreprises, startups, …) qui nous ont aidés à les rendre possibles, viables et pérennes ...
De tout cœur, nous les en remercions.
Le projet, qui s’étend sur 26 750m2 sur deux îlots, est développé en 3 phases :
Ce programme évolutif en ossature bois se distingue par un parti pris architectural marqué. Les toitures accueilleront des centrales photovoltaïques ou seront végétalisées. Les bâtiments s’inscriront dans la labellisation E+C- et seront certifiés HQE Bâtiment Durable et l’ensemble urbain sera pensé comme un urbanisme végétal transitoire. Le cœur largement végétalisé offrira un lieu de détente « comestible » aux différents employés.
Les acteurs du projet
Le projet s’étend sur 4 474 m². Il comprend une résidence de 72 logements, répartis en deux bâtiments. L’intérieur de l’îlot est aménagé par des jardins privatifs.
La programmation inclut également une conciergerie, dont la détermination des fonctions sera co-construite grâce à une plateforme digitale, et une salle polyvalente de 289 m². Le marché existant sera restitué en extérieur autour d’une place de 1 500 m²
Les logements seront certifiés NF Habitat HQE tandis que la salle polyvalente répondra aux attendus de la certification HQE Bâtiment Durable. La production de la centrale photovoltaïque au dessus des logements sera autoconsommée par la salle polyvalente dans une démarche de complicité énergétique. L’ensemble des besoins de chaud sera couvert par une chaudière bois et l’ensemble bâti s’inscrira dans la démarche E+C-.
En cœur d’ilôt, une serre urbaine permettra aux habitants d’hiverner leurs plantation tandis que des rails posés dans le jardin permettront de sortir les jardinières une fois les beaux jours venus.
Les acteurs du projet
Le projet « Argenteuil Littoral » vise à créer un quartier de ville mixte, mutable et durable. Le programme, qui comprend principalement des programmes d’activités et de bureaux, se développe sur 23 512 m². Il prévoit également des espaces de coworking, une pépinière d’entreprise, un hôtel, un pôle de formation et un lieu d’accueil pour la brigade ferroviaire.
Le projet revêt une importante dimension culturelle et artistique. Les bords de Seine sont réinvestis grâce à une passerelle en bois de l’artiste Kinya Maruyama, enjambant la route départementale et une péniche-restaurant exploitée par Table de Cana. Un parcours de découverte d’œuvres d’art contemporaines sera proposé aux habitants.
L’ensemble des bâtiments sera en structure bois avec une réelle réflexion sur l’inertie nécessaire pour garantir le confort d’été des employés sans recours à la climatisation. Seul l’hôtel sera climatisé en utilisant une climatisation solaire. Les bâtiments seront certifiés HQE Bâtiment Durable.
Les acteurs du projet
Ce projet innovant et mixte met l'accent sur les activités artisanales, culturelles et de loisirs.
Ce projet à fort ancrage local associe de nombreux acteurs de la ville des Lilas et du territoire. Il s’étend sur une superficie de 27.195 m² et comprend une résidence étudiante, des lieux de productions culturels et artistiques, des logements en accession et un musée de la résistance.
Le projet vient ouvrir ce fort, aujourd’hui fermé au public et renouveler ses usages en préservant sa dimension patrimoniale et mémorielle.
L’objectif bas carbone et l’intégration de la nature en ville sont des points forts de ce programme.
Les acteurs du projet
Deux projets que nous aurions aussi aimer faire connaitre et concrétiser n'ont pas su convaincre le jury :
Ils nous ont permis de faire de belles rencontres et de pousser plus loin des concepts qui seront sans doute ailleurs mis en oeuvre avec ces équipes.
Quelle solution constructive favoriser pour intégrer les matériaux biosourcés ? Face au réchauffement climatique et à l’épuisement des ressources, l’utilisation de matières premières issues de la biomasse peut apporter des réponses au secteur de la construction. Ces matériaux permettent potentiellement de réduire certains impacts environnementaux, particulièrement l’impact sur le changement climatique. Cependant, pour comparer objectivement l’intérêt du recours à ces matériaux, il est nécessaire d’une part de les comparer aux alternatives traditionnelles pour un même usage et d’autre part de comparer qualitativement les différents types d’impacts environnementaux générés.
Le label « bâtiment biosourcé » (créé en 2012), atteste de la conformité de bâtiments nouveaux à intégrer un taux minimal de matériaux biosourcés dans leur construction. Le taux minimal d’incorporation de matière biosourcée du label, exprimé en kg/m² de surface de plancher conditionne l'atteinte des niveaux du label tout en laissant une certaine souplesse dans le choix des solutions techniques mises en œuvre. C’est dans ce cadre que nous avons réalisé une étude théorique pour deux bâtiments intégrant des matériaux biosourcés et en les confrontant à une version « traditionnelle ». La déclinaison du modèle d’étude en trois variantes nous permet de cibler le poids relatif des différentes solutions pour les indicateurs environnementaux définis par la méthodologie en ACV.
Les hypothèses
L’ouvrage retenu pour la comparaison des constructions est un bâtiment de logements collectifs en Seine et Marne. L’étude est réalisée pour une durée de vie du bâtiment de 50 ans. Le bâtiment a une surface de 2005 m² de surface de plancher en R+3. Le choix s’est porté sur ce petit collectif de faible hauteur pour sa représentativité et la possibilité de l’évaluer selon différents modes constructifs (les constructions à ossature bois dépassant rarement les R+3). Pour chacune des solutions, nous avons considéré que le rez-de-chaussée et la cage de circulation verticale étaient en béton et que les étages R+1 à R+3 étaient identiques.
Les variantes biosourcées étudiées sont un bâtiment à ossature bois associant une isolation en matériaux biosourcés ainsi qu’un bâtiment mixte (structure béton et façade non porteuse en ossature bois) intégrant des isolants biosourcés. La troisième version est un bâtiment en structure béton avec une isolation minérale.
Le périmètre
Le périmètre de l’étude comprend :
Les fondations ont un impact non négligeable dans le bilan environnemental global. Ces dernières sont cependant très variables selon la portance des sols et n’ont pas été inclues dans le périmètre d’étude. Les équipements n’ont pas non plus été intégrés par manque de données.
Sans suprise, la construction à ossature bois ...
Il en ressort, à l’évidence, que les constructions intégrant des matériaux biosourcés ont un large avantage d’un point de vue environnemental. La construction à ossature bois se démarque nettement en ce qui concerne l’impact sur le changement climatique grâce à la capacité du bois à stocker du carbone et permet également de diminuer les prélèvements d’eau directement puisés dans les réserves naturelles.

Figure 1 : Comparaison en pourcentage des impacts environnementaux pour 2 bâtiments intégrant des matériaux biosourcés par rapport à une construction béton associée à une isolation traditionnelle
Energie : renouvelable ou fossile?
L’énergie primaire totale est quant à elle peu différente entre les 3 variantes. Elle représente la somme de toutes les sources d’énergie qui sont directement puisées dans les réserves naturelles, soit la somme des consommations d’énergie primaire renouvelable et non renouvelable sur l’ensemble du cycle de vie. C’est justement ce rapport entre énergie primaire renouvelable et énergie primaire non renouvelable, ou énergie grise au sens de l’ACV, qui varie fortement entre les trois variantes étudiées. Pour la construction en ossature bois et isolation en matériaux biosourcés, le rapport entre les deux énergies est quasiment égal. A l’inverse, la version en structure béton et isolation minérale consomme 12 fois plus d’énergie primaire non renouvelable que renouvelable.

Figure 2 : Energie primaire totale pour les 3 variantes (hors fondations et équipements)
Focus sur les isolants
En comparant la répartition de cette énergie grise sur les différents lots des bâtiments, il a été constaté que la part de l’isolation pour les trois variantes constructives étudiées était la même (entre 23% et 26%). Nous avons donc dans un deuxième temps évalué l’impact relatif des composants en déclinant l’étude à l’échelle de parois murales.

Le graphique compare la répartition de l’énergie grise pour 5 murs en ossature bois et isolation en paille ; laine de bois ; duo chanvre/lin ; béton de chanvre ; ouate de cellulose avec un mur en béton et isolation extérieure en PSE et pour une résistance R=7 m2.K/W.
En isolant la quantité d’énergie grise contenue dans l’isolant de chaque paroi et l’énergie grise contenue dans la structure on constate que le poids de l’isolation pour cet impact est non négligeable. Dans les murs à ossature bois, le choix de l’isolant est déterminante, la ouate de cellulose semble la plus avantageuse du point de vue de l’énergie grise.
Pour aller plus loin...
Une certaine incertitude est à prendre en compte, les FDES utilisées n’étant pas toutes vérifiées. Les résultats ne sont valables que pour les hypothèses avancées. C’est pourquoi les impacts environnementaux ne sont considérés que comme des ordres de grandeur qui révèlent des tendances variables selon le projet, le périmètre d’étude, les sources et les hypothèses prises.
En élargissant les critères de choix, la solution mixte qui associe une structure béton à de l’isolation biosourcée parait la plus avantageuse car elle permet d’une part de réduire l’impact environnemental par rapport à une construction traditionnelle et d’autre part de s’affranchir des problèmes d’inertie liée à la construction en ossature bois.
L’évolution des certifications et labels pour la qualité des bâtiments
Depuis un certain nombre d’années, les maitres d’ouvrage et maitrise d’œuvre mettent en valeur la qualité environnementale de leurs projets de construction à travers de nombreux labels et certifications. La semaine dernière, Vizea a participé à la rencontre régionale organisée par Certivéa à Lyon sur le thème : « Comment mieux mesurer et valoriser les performances énergétiques et durables de vos bâtiments ou de vos territoires dans le Sud-Est ? ». A cette occasion, Certivéa a présenté les nouveaux labels disponibles et a fait intervenir maitres d’ouvrage et architectes de deux opérations labellisées à Lyon associé à la visite d’un bâtiment.
Certivéa
Filiale du CSTB et organisme certificateur, Certivéa est un organisme certificateur dédié aux constructions tertiaires neuves : bureaux, équipements sportifs, culturels ou de santé … Son offre vise également les infrastructures et les projets d’aménagement urbains. Certivéa est un organisme accrédité par le COFRAC.
Une certification par Certivéa
Pour certifier un bâtiment, la maitrise d’ouvrage choisit d’être accompagnée dès la phase conception par un AMO Développement Durable référencé par Certivéa. Ce référent est une personne physique reconnue compétente par Certivéa pour accompagner un projet engagé dans une démarche de certification. Vizea compte 3 référents au sein de ses équipes.

La certification HQE Bâtiment Durable
Avec les évolutions techniques et les progrès réalisés sur la performance des bâtiments ces dernières années, Certivéa a revu ses niveaux de certification suites aux demandes de ses clients et aux retours d’expériences. La nouvelle certification HQE Bâtiment Durable a vu le jour en 2016 et permet d’anticiper la nouvelle Réglementation 2020.
Dorénavant, il s’agit d’une certification globale sur 26 thèmes autour de 4 engagements : Qualité de vie, Respect de l’environnement, Performance économique et Management responsable, et de 12 objectifs. Avec certaines nouveautés comme le changement climatique, la biodiversité, les services et l’attractivité du territoire.
Nouveauté de processus également, la certification se déroulera 100% en ligne grâce à la plateforme ISIA qui facilite les échanges, sécurise les données, offre les outils de calcul et un reporting personnalisé.
> Pour aller plus loin : Nouveau référentiel HQE 2016 « bâtiment durable » : décryptage
Le label Energie Carbone (E+C-)
Lancé fin 2016, ce label préfigure la nouvelle règlementation 2020. Il fusionne des objectifs énergétiques (BEPOS) et des objectifs sur le bilan carbone des matériaux (BBCA) afin de généraliser les bâtiments à énergie positive et à faible empreinte carbone.
> Pour aller plus loin : Label E+C- : la fusion des labels BEPOS et BBCA pour préparer la future RT
Le label BBCA
Le label BBCA (Bâtiment Bas Carbone) repose sur 4 thématiques : la construction, l’exploitation, le stockage carbone et l’économie circulaire. Pour chaque thématique, il est possible d’acquérir des points dont le total définit le niveau atteint par le bâtiment : label BBCA Standard, Performance ou Excellence.
> Pour aller plus loin : La chasse au carbone est lancée, la course s’accélère ...
Effinergie 2017 : BBC, BEPOS ou encore BEPOS +
Ces nouveaux labels Effinergie permettent d'intégrer des critères de performances du bâtiment absents du référentiel E+C- et de satisfaire les enjeux de sobriété énergétique, de qualité de vie et d’urbanisme que doivent intégrer les bâtiments à énergie positive et bas carbone.
Par rapport au référentiel E+C- :
Les labels Effinergie+ et Bepos-Effinergie 2013 continuent à être utilisés pour ceux qui ne souhaitent pas s’inscrire dans l’expérimentation E+C-.

Source : certivea.fr
Label Accessibilité
Certivéa propose un label centré sur les performances d’accessibilité et d’usage des bâtiments en construction, en rénovation ou existants. Le label vise à favoriser la prise en compte des besoins spécifiques des utilisateurs ou visiteurs du bâtiment, avec ou sans handicap, dans les domaines suivants : facilité d’accès, facilité d’usage, sécurité et sûreté, confort visuel et confort acoustique, diffusion et pérennisation.
HQE Aménagement
Le référentiel a été revu afin d’apporter aux aménageurs et collectivités une meilleure lisibilité et compréhension des exigences demandées. Le but de la certification HQE™ Aménagement est de les aider à gérer leur projet d’aménagement durable en fixant des objectifs cohérents prenant en compte le contexte de leur opération.
Les deux projets lyonnais présentés :
Le Sky 56 : Bâtiment de bureaux d’une superficie de 30 000m² de GECINA construit par ICADE/LINKCITY.
Certification HQE exceptionnel, BREEAM Excellent, Effinergie et WELL Silver 2017.
« La Grande Halle » à Lyon Gerland, construction par GECINA d'un immeuble de bureaux de 20 000 m2 destiné à EDF. Certification HQE exceptionnel, Breeam Excellent, Effinergie + ainsi que WELL, BBCA et le label Biodivercity.
Ces nouveaux labels et référentiels étoffent l’éventail déjà large sur le champ de la certification des bâtiments. Ces évolutions nécessaires préparent et anticipent les prochaines réglementations : elles peuvent dès aujourd’hui permettre de mettre en évidence les opérations pionnières et exemplaires tout en incluant des niveaux accessibles pour tous les projets.
De l’ambition de départ (construire en bois local) à la réalisation, le chemin est souvent long et semé d’embuches. Il demande un fort investissement et une constance de la part du porteur du projet et de tous les acteurs qui travaillent pour lui.
Si la volonté initiale de la maitrise d’ouvrage est de construire en bois local, plusieurs questions se posent dès le départ : cela va-t-il couter plus cher, comment imposer le bois dans un marché public, comment garantir son origine locale… ? Raisonnons étapes par étapes :
1 / La pré-programmation
Il est important d’être informé et de solliciter au maximum les acteurs locaux pour connaitre les possibilités qu’offre le bois et les compétences des filières locales : le CNDB (Comité National pour le Développement du Bois), les CAUE (Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement), les Associations Régionales des Communes Forestières, les fédérations interprofessionnelles Bois (FIBRA en Rhône-Alpes par exemple) et les AMO spécialisés (Assistants à Maîtrise d’Ouvrage)…
2 / La programmation
Les objectifs Développement Durable doivent apparaitre clairement dans le document de programmation du projet. Les demandes de matériaux biosourcés ou à faible impact carbone, de bois local peuvent et doivent être inscrites. Cela permet clairement à la maitrise d’ouvrage d’afficher ses ambitions et aux architectes intéressés de pouvoir identifier le système constructif bois dans la consultation.
3 / Le choix de la maîtrise d’œuvre.
Lors de l’analyse des candidatures, il est essentiel d’inclure des critères de sélection liés aux compétences bois de l’ensemble de l’équipe de maîtrise d’œuvre (y compris économiste, bureaux d’études structure, bureaux d’études fluides…) et de vérifier leurs références. Avoir une équipe spécialisée en structure bois et un architecte porteur d’ambitions environnementales dans ses projets est primordial pour maintenir les objectifs initiaux. Une fois, la maitrise d’œuvre choisie, c’est à elle de traduire et décliner les objectifs : conception, choix des entreprises, suivi de chantier …
4 / La conception.
La conception doit être adaptée au contexte local : ressources disponibles, compétences des entreprises, … En effet, certaines essences de bois ou certains systèmes constructifs privilégieront les circuits locaux. Exemple : une conception en bois massif et non en lamellé-collé dont environ 80% sont issus de bois importés.
5/ La consultation et la sélection des entreprises.
De manière générale, il faut formuler des CCTP (Cahier des Clauses Techniques Particulières) précis, intégrant les particularités techniques et le vocabulaire du bois. A retenir :
Dans les deux cas, ces démarches prennent du temps supplémentaires pour les membres du projet et notamment la maitrise d’œuvre. Il faut en amont : identifier les bois et le volume nécessaire, marquer les arbres, scier, couper, sécher, … avant le travail du charpentier. D’où l’intérêt pour la maitrise d’ouvrage d’avoir un accompagnement par les acteurs locaux du territoire et d’être bien accompagné par sa maitrise d’œuvre.

Retrouver des exemples de construction bois
Ressources: Fiche outil FIBRA (Auvergne-Rhône-Alpes)
L e renouvellement de l’air dans un bâtiment est indispensable, d’une part pour la préservation du bâti (régulation de l’humidité) et d’autre part pour les occupants (qualité de l’air intérieur et confort thermique).
e renouvellement de l’air dans un bâtiment est indispensable, d’une part pour la préservation du bâti (régulation de l’humidité) et d’autre part pour les occupants (qualité de l’air intérieur et confort thermique). 
Ce renouvellement est assurée par une ventilation soit naturelle soit mécanique.
Vizea a participé à la conférence sur l'installation d'une VMC double flux en rénovation du 5 à 7 de l’écoconstruction du Rhône ce jeudi 1er juin à Lyon.
La notion de la ventilation a été abordée dans un contexte bien spécifique, celui de la rénovation, avec notamment la question du système de VMC double flux. Si la nécessité de bien ventiler des pièces de vie fait l’unanimité, le choix d’un système VMC double flux divise les spécialistes.
La VMC double flux a un intérêt incontestable du point de vue des performances énergétiques. Cependant son inconvénient principal reste le prix et son insertion dans un bâti existant.
En effet, quelles sont les performances réelles (et donc la rentabilité d’une double flux) si le bâtiment reste très perméable à l’air ? Comment par ailleurs insérer le double circuit de gaines (soufflage et extraction) en rénovation ?
La VMC double-flux n’est donc pas une solution systématique en rénovation : elle peut être judicieuse dans le cas où la perméabilité à l’air du bâti est maitrisée et où les volumes permettent l’ajout du réseau aéraulique.
Ce point spécifique peut être partiellement contourné en choisissant des systèmes de VMC décentralisées pièce par pièce.
Le choix des systèmes de ventilation doit donc s’étudier au cas par cas par rapport aux propriétés du bâti à ventiler. Une bonne conception des réseaux aérauliques (en privilégiant des gaines rigides), et surtout le choix d’entreprises qualifiées et compétentes dont l’installation est validée par un test d’étanchéité à l’air des réseaux aérauliques (beaucoup moins connu que le test bâtiment et pourtant tout aussi important).
Pour en savoir plus (réécoute de la conférence possible d’ici fin juin)
S’inscrivant dans les orientations prises par l’Etat français visant l’exemplarité énergétique et environnementale de ses constructions, le décret n° 2016-1821 du 21 décembre 2016 avait défini les critères des bâtiments BEPOS et de haute performance environnementale comme nous l'avions évoqué dans cet article.
Un arrêté applicable le 20 avril 2017
Faisant suite à ce décret, l’arrêté du 10 avril dernier précise plus particulièrement les exigences afin de disposer de seuils de performance communs. L’arrêté entrant en vigueur le 20 avril 2017, le décret sera applicable dès le 1er septembre prochain.
Les bâtiments public à énergie positive
Ainsi, les constructions neuves « sous maîtrise d'ouvrage de l'Etat, de ses établissements publics et des collectivités territoriales » devront anticiper la future réglementation environnementale 2020 en atteignant les niveaux Energie 3 ou 4 du référentiel Energie-Carbone.
Les bâtiments public à haute performance environnementale
Concernant la haute performance environnementale, le texte précise que :
Dans un contexte où pour prétendre atteindre les objectifs de l'accord de Paris sur le climat, le secteur du bâtiment doit être entièrement "neutre en carbone" d'ici 2050, le texte de loi incite au passage de l'efficacité énergétique à la performance environnementale globale.
Pour aller plus loin : lire l'arrêté
C'était l'arlésienne du Grenelle II... Promis depuis des années et retranscrit dans la loi sur la transition énergétique, le décret portant obligations d’amélioration de la performance énergétique dans les bâtiments existants à usage tertiaire a été publié au Journal Officiel ce 10 mai 2017 !
Le public concerné est vaste puisqu'il comprend les collectivités territoriales, les services de l’Etat, les propriétaires ou occupants de bâtiments tertiaires privés et l'ensemble des acteurs professionnels concernés (MOE, BET, entreprises du BTP, gestionnaires, fournisseurs d'énergie...).
Chaque bâtiment ou partie de bâtiments existants à usage tertiaire de plus de 2000 m² (bureaux, hôtels, commerces, enseignement, administratifs) a l'exception des bâtiments classés ou faisant l'objet d'un bail précaire devra réaliser des travaux d’amélioration de la performance énergétique. Cette obligation s'applique aussi bien aux bâtiments accueillant une activité privée qu'un service public.
Il est également précisé que des travaux peuvent être qualifiés d’amélioration de la performance énergétique si et seulement si ils permettent de faire baisser la consommation de référence de 25% en kWh/m2/an d’énergie primaire (ou sous un seuil défini ultérieurement par un arrêté). La consommation de référence est définie comme la dernière consommation énergétique totale connue, sauf dans le cas où des travaux d’amélioration de la performance énergétique auraient été entrepris depuis le 1er janvier 2006.
Le décret définit l'obligation de faire mener, par un professionnel reconnu, une étude énergétique, portant sur tous les postes de consommations du bâtiment. Cet état initial doit s'accompagner d'un plan de travaux d’économie d’énergie et des recommandations hiérarchisées selon leur temps de retour sur investissement.
Le rapport devra en particulier proposer des scénarios permettant de diminuer, d’ici 2030, de baisser de 40% la consommation énergétique totale de référence du bâtiment. Ces scénarios pourront ne pas être mis en oeuvre si et seulement si l’étude énergétiqEtue démontre que le temps de retour sur investissement est supérieur à 10 ans pour les collectivités territoriales et l’Etat ou supérieur à 5 ans pour les autres acteurs, ou si le coût estimatif total est supérieur à 200 € HT/m2 de surface utile.
Les propriétaires occupants ou, dans le cas des locaux pris à bail, les bailleurs et les preneurs devront transmettre
Les collectivités devront soumettre annuellement à leurs organes délibérants le plan d’actions et l’avancement de sa mise en oeuvre.
Le propriétaire d’un ensemble de bâtiments ou de parties de bâtiments visés à l’article R. 131-40 peut remplir globalement ses obligations sur l’ensemble de son patrimoine. Il peut donc choisir dans son patrimoine des bâtiments qu'il rénove et ne rien faire sur certains si il répond globalement à l'ambition de baisse évoquée.
Dans le cas d’un changement de propriétaire ou de preneur, l’ancien propriétaire ou l’ancien preneur fournit au propriétaire, au plus tard lors de la cession du bâtiment ou à l’échéance du bail les documents et informations évoqués (rapports, plan d'actions, consommations des années précédentes et après 2020 le bilan complet des travaux menés).
Ces documents sont rassemblés dans un dossier annexé au contrat de vente ou de bail. Si le changement de propriétaire ou de locataire occasionne une modification de l’usage du bâtiment ou l’installation d’équipements énergétiques nouveaux, l’étude doit être refaite.
Le décret est disponible en version intégrale ici.
Basée sur le référentiel Aménagement construction durable de la région Île-de-France et la démarche Bâtiments durables méditerranéens (BDM), la démarche bâtiments durables franciliens est avant tout une réponse à un besoin qui a été constaté par les différents acteurs de la construction en Ile-de-France. En effet, le bâtiment est le premier secteur consommateur en énergie et il parait logique d’améliorer le procédé de construction pour impulser une dynamique vertueuse aux projets en Ile de France.
L’objet de cette initiative est d’accompagner les porteurs de projets dans les domaines techniques et sociaux pour favoriser la qualité de la construction des bâtiments, qui passe par une collaboration entre de nombreux partenaires. Les bénéfices de cette démarche sont multiples et profitent à tous les acteurs.
Comme la plupart des démarches et certifications, la démarche bâtiments durables franciliens s'articule autour de 7 grandes thématiques :
De manière similaire à la démarche BDM, le maitre d’ouvrage choisissant de s’inscrire dans la démarche contacte Ekopolis et choisit un accompagnateur BDF qui sera intégré à l’équipe du projet. Ces accompagnateurs auront au préalable été formés vis-à-vis de la démarche ce qui permettra de réaliser un accompagnement spécialisé à chaque projet et seront présent dans toutes les phases ainsi que dans l’évaluation des projets par la commission.
Le projet suit alors le calendrier suivant, toujours accompagné :
Ces évaluations donnent lieu à l’attribution de points et de médailles pour les différentes phases. La démarche permet aussi de créer une plateforme d’échange et des retours d’expérience entre les projets déjà réalisés et les nouveaux projets.
Enfin, la démarche se détache des différentes certifications du fait qu’elle prend en compte des paramètres intrinsèques à la région dans laquelle elle est développée. Cette démarche collaborative est une ouverture à l’amélioration des constructions de logements collectifs, de bâtiments tertiaires ou d'enseignement en Ile de France !
Pour aller plus loin, retrouver toutes les informations sur les liens suivants :
Les règlementations thermiques des dernières années se sont attachées à diminuer les consommations des bâtiments en incitant à mettre en œuvre une enveloppe et des systèmes performants. Toutefois, la performance énergétique ne repose pas uniquement sur la performance intrinsèque du logement. Ses habitants influencent fortement la consommation au travers de leurs comportements.
Il est donc essentiel que les usagers connaissent les bons comportements à adopter pour réduire leurs consommations, mais aussi les opérations d’entretien et de maintenance nécessaires au maintien de la performance dans le temps.
Le carnet numérique d’entretien
La loi de Transition Énergétique a, pour ces raisons, intégré l’obligation d’élaboration d’un carnet numérique d’entretien pour toute construction neuve dont le permis de construire est déposé à compter du 1er janvier 2017. Cette obligation s’appliquera également aux logements faisant l’objet d’une mutation à compter du 1er janvier 2025. (Article L111-10-5 CCH).
Les logements locatifs sociaux conventionnés sont exonérés de cette obligation.
Ce document est un carnet du logement, et ne doit pas être confondu avec le carnet de l’immeuble.
Son objectif est de transmettre à l’usager des éléments sur la bonne utilisation, l’entretien, et l’amélioration progressive des performances énergétiques pour le logement et les parties communes
Ce document comporte également les documents suivants :
Afin d’expérimenter des solutions opérationnelles de carnet numérique, le Plan Transition Numérique dans le Bâtiment (PTNB) avait lancé 10 juin 2016 un appel à projets d’expérimentation à destination d’opérateurs privés proposant de telles solutions opérationnelles. 12 projets ont été sélectionnés en novembre dernier et sont actuellement en cours de développement pour rendre concret l’obligation de carnet numérique.
A noter, le décret devant préciser les modalités de mise en place de ce carnet numérique est en attente de parution.
La transition énergétique en France, décliné pour la filière photovoltaïque, a pour objectif d’installer au moins 1,2 GWc de panneaux solaires photovoltaïques chaque année. Depuis 2013, seuls 0,8 GWc/an de solaire photovoltaïque sont installés. Alors que dans le monde, la filière connait une croissance très importante, elle peine à retrouver d’un second souffle sur le territoire français. La consommation directe de la production peut insuffler cette nouvelle dynamique.

Evolution et objectifs de puissance photovoltaïque raccordée en France
Plusieurs facteurs expliquent, qu’aujourd’hui, les projets de solaire photovoltaïque incluent une réflexion sur la consommation directe de l’électricité produite :
Les évolutions des tarifs d’achat de l’électricité produite par le photovoltaïque et des tarifs de vente de l’électricité amènent de plus en plus de projets à atteindre la parité réseau : le prix de l’électricité acheté au réseau national est égal ou supérieur au prix de vente de l’électricité photovoltaïque.
Le schéma ci-après présente les principaux cas possibles en fonction des différents tarifs.

 Parité réseau : évolution des tarifs d’achat et de vente de l’électricité
Parité réseau : évolution des tarifs d’achat et de vente de l’électricité
L’ensemble de ces éléments amène à une économie financière du projet plus intéressante dans le cas d’une autoconsommation avec vente du surplus que dans le cas d’une vente totale. Il s’agit donc d’une opportunité pour la filière photovoltaïque en France de prendre un nouvel essor. La consommation directe d’une partie de la production locale compense en partie les baisses d’incitations des pouvoirs publics.
Par ailleurs, un appel d’offres portant sur l’autoconsommation des installations entre 100 et 500 kW a été lancé durant l’été 2016 et doit permettre d’avoir des retours d’expériences permettant de développer de mode de raccordement. Cela illustre l’intérêt des pouvoirs publics pour cette nouvelle dynamique.
Lorsque la parité réseau est atteinte, l’autoconsommation avec vente du surplus possède deux atouts principaux :
L’autoconsommation avec revente du surplus va dans le sens du déploiement du solaire photovoltaïque en France en créant des conditions plus avantageuses économiquement, et limite également le risque de « tuer le gisement » en ne restreignant pas l’installation à une autoconsommation totale.
Du point de vue technique, il y a peu de différences entre la vente totale et l’autoconsommation avec vente du surplus. Il s’agit juste d’un positionnement différent des compteurs de consommation et de production.
Un autre intérêt de la consommation directe de la production électrique est de rendre plus concrète la décentralisation des moyens de production d’électricité. Cet aspect de territorialisation de la stratégie énergétique peut être un des leviers permettant de favoriser la transition énergétique en France. Les citoyens peuvent par ce biais de réapproprier la stratégie énergétique de leur bâtiment: ils deviennent des acteurs de la transition énergétique.
Pour une installation résidentielle, certaines caractéristiques sont peu favorables pour permettre aux usagers de bénéficier au mieux des bénéfices de l’autoconsommation:
En résidentiel, une installation classique (3 kWc, 1100 kWh/kWc) permet d’espérer un taux d’autoconsommation de 20 à 25 %, un taux d’autoproduction de 30 à 50 %, une économie sur la facture 25 à 40 % et un temps de retour sur investissement de 18 à 20 ans (contre 23 à 25 ans sans autoconsommation).
Dans le cas particulier des bâtiments résidentiels collectifs, il n’existe pas de solution simple permettant la consommation directe de l’électricité produite. Les options possibles sont :
A contrario, les caractéristiques pour les projets de consommation directe en tertiaire ou en industrie sont les suivantes :
Ces éléments, à la fois positifs et négatifs, permettent aux bâtiments tertiaires et industriels d’être plus propices à accueillir des installations d’autoconsommation que ceux du secteur résidentiel.
La terminologie utilisée en ce qui concerne la consommation directe d’une production d’électricité en provenance d’une installation solaire photovoltaïque mérite d’être éclaircie. A cet effet, les termes autoproduction, autoconsommation et taux de couverture ont été explicités par le groupe de travail sur l’autoproduction de l’électricité renouvelable animé par la Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC) :

Définition de l’autoconsommation et de l’autoproduction
Une autoconsommation totale suppose, aux heures où le potentiel de consommation d’électricité est très faible, que la production reste inférieure (ou égale) à la consommation. Ce n’est pas souhaitable puisqu’alors le dimensionnement de l’installation est limité pour ne pas produire plus, à tout instant, que le bâti ne peut en consommer.
L’autoproduction totale, qui revient à dire qu’aucune énergie n’est soutirée au réseau électrique national (cas de l’autonomie énergétique), n’est économiquement pas viable. Dans ce cas il faut en effet que dans le cas le plus défavorable (forte demande d’électricité et peu de production), les panneaux (et également des batteries) puissent satisfaire 100 % du besoin.
Quand on parle d’autoconsommation/autoproduction d’électricité photovoltaïque, il s’agit donc dans la quasi-totalité des cas d’une autoconsommation/autoproduction partielle, avec revente du surplus.
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