Actualités Bâtiment durable

A l’heure de la construction bas carbone, qui monte en puissance depuis la mise en place de l’expérimentation E+C-, nombreux projets ont pour ambition d’atteindre des objectifs précis de performance environnementale et par conséquent de réduire les émissions de gaz à effet de serre de leurs bâtiments.

La chasse au carbone est ouverte

Ces émissions de CO2, quantifiées lors de la réalisation d’études d’analyse de cycle de vie (ACV) en phase conception puis lors de la livraison du bâtiment constituent des livrables constamment remis en question d’un point de vue de la fiabilité de leurs conclusions. En effet, le cadre de l’expérimentation et les données utilisées pour réaliser les études sont encore mouvants et peuvent ne pas traduire avec exactitude les performances carbone des bâtiments.

Les premiers retours d’expérience des opérations visant une labellisation E+C- montrent que les engagements de performance pris dès le démarrage de la conception ne sont pas forcément tenus, notamment en raison des évolutions des projets non maitrisées et non chiffrées en temps voulu pour réaliser l’ACV. Se pose alors la question d’anticipation des émissions de CO2 et le besoin des équipes projet de connaitre précisément combien de tonnes de CO2 va émettre leur bâtiment, aussi bien sur le volet énergétique que sur le volet des matériaux.

Ces chiffres, annoncés de manière plus ou moins précise, ont un impact sur les choix architecturaux et techniques qui seront pris par la MOA et la MOE. Il est donc nécessaire d’anticiper les émissions de CO2 comme on réalise des études de consommation d’énergie, d’éclairement ou de confort d’été, et de positionner la performance carbone au même niveau que la performance énergétique ou économique. Car on estime que 70% des émissions carbone du bâtiment seront décidées dès la première phase du projet, alors pourquoi ne pas mieux anticiper ces éléments pour ne pas se retrouver piégé en fin de conception ?

Cette anticipation, nécessaire dès la phase d’esquisse, ne s’impose pas seulement aux projets ambitieux visant un niveau carbone 2 selon le label E+C-. Le niveau carbone 1 peut s’avérer délicat à atteindre dans certains cas de figure si de nombreuses contraintes se retournent contre le projet. Il convient alors de se demander comment il est possible d’anticiper ces émissions. Est-il cohérent aujourd’hui de se positionner de façon précise sur une performance environnementale en ne détenant seulement que certaines orientations du projet ?

Chez Vizea nous pensons qu’il est possible d’estimer de manière fiabilisée les émissions de CO2 et cela passe par plusieurs aspects clés qui ont été mis en place au sein de la société.

Développement d’un outil interne d’aide à la décision

Ce besoin de conseiller les maitrises d’ouvrage et maitrises d’œuvre sur les atteintes des performances visées et les moyens pour y arriver en termes de système constructif, béton traditionnel ou béton bas carbone, parking silo ou en sous-sol a mis en perspective le développement d’une compétence interne et d’un outil d’aide à la décision. Construit, sur des données paramétriques à renseigner et des données issues de retours d’expérience, cet outil permet d’établir dès la phase esquisse d’un projet un « profil carbone » d’un projet. Il est alors possible de positionner le projet selon des critères de performance carbone (par exemple par rapport aux seuils du label E+C) et de véritablement ouvrir la dimension carbone du projet au débat, au-même titre d’une autre performance. Car c’est cela que nous voulons voir émerger dans les prochains projets, une dynamique qui nous permettra de co-construire des bâtiments plus vertueux à tout point de vue.

Quels retours d’expérience pour cet outil ?

Notre démarche proactive au sein de Vizea nous a permis de construire cet outil et de s’en servir sur de multiples projets avec notre vision, nos connaissances et nos propres hypothèses.
Viennent alors les critiques objectives sur l’outil. Comment être sûrs que les résultats issus de l’outil sont fiables ? Peuvent-ils être comparés avec d’autres études de manière à construire ou déconstruire une étude ou un projet ?

C’est la réponse à laquelle nous avons récemment répondu en confrontant les estimations réalisées en amont des projets et les résultats issus des études menées sur la base de DPGF et CCTP. Et la comparaison des deux est intéressante.

Prenons ici l’exemple de la comparaison réalisée sur des projets de construction de logements collectifs. Les cinq projets identifiés par le graphique ci-dessous indiquent que la différence moyenne d’émissions de CO2 est de l’ordre de 7% entre une estimation en phase ESQ et une étude fine en phase DCE. L’erreur détectée est alors bien en deçà des tolérances que nous fixons dans nos études habituellement. Cette démarche de comparaison est appliquée systématiquement sur toutes nos opérations et vient confirmer notre niveau de confiance.

 

Nous pouvons donc à la fois estimer que les études de faisabilité carbone sont cohérentes avec la réalité des projets et que nous devons nous appuyer sur elles pour mieux concevoir nos bâtiments et pas seulement « éviter » ou « compenser » des émissions de CO2.

L’utilisation de cette démarche dès la phase concours d’un projet assure donc aux acteurs de :

  • Visualiser les objectifs environnementaux visés plus concrètement, de manière chiffrée
  • Considérer les optimisations architecturales à opérer
  • Sélectionner des produits en cohérence avec le triptyque technique-économique-environnemental

D’autre part, ce recul pris sur les projets en comparant estimation et étude approfondie met en exergue les facteurs causant cette erreur détectée qui prennent forme dans des éléments techniques indissociables du projet architectural qui ne peuvent être détectés en amont de la conception détaillée.

Et le choix des FDES dans tout ça ?

Quand on parle de performance carbone, on parle finalement de FDES (fiche de déclaration environnementale et sanitaire) ou MDEGD (module de données environnementales génériques par défaut) qui caractérisent la masse carbone d’un matériau sur un cycle de vie et qui dicteront le calcul carbone du bâtiment. Ainsi, le choix d’une fiche ou d’une autre aura un impact sur les résultats de l’étude ou de l’estimation.

Mais après tout il est question de savoir mettre en cohérence les postes les plus impactant dans une nouvelle construction avec les grandes orientations décisives, puis optimiser certains choix architecturaux en fonction de FDES et non l’inverse.

Et si une association précise et réfléchie des FDES pour certains produits de construction est primordiale pour obtenir une estimation réaliste du projet en train de prendre forme, cela ne change fondamentalement pas l’impact carbone du bâtiment en lui-même, toute la subtilité de ces études réside finalement dans le bon choix de FDES à un instant t.

Un cycle se dessine avec les diverses phases et actions mises en place pour « prédire » les émissions des bâtiments allant du premier calcul annoncé jusqu’à la mise à jour constante de cet outil pour qu’il reste pertinent et cohérent avec les réglementations en cours et à venir.

Les études d’analyse de cycle de vie peuvent être remises en question et décortiquées mais elles restent le meilleur moyen d’impulser des dynamiques environnementales fortes sur de nombreuses opérations qui ont les moyens de changer les méthodes de conception et construction de nos bâtiments.

Au-delà du critère carbone des constructions, il est finalement important de savoir quels autres indicateurs environnementaux nous devrions considérer pour véritablement diminuer les impacts des constructions sur l’environnement qui nous entoure.L‘article suivant pose cette question et tente de présenter un système de réflexion globale qui nous permettra de passer d’une vision monocritère à multicritères : ici

Depuis la fin du XXème siècle, on constate une amélioration des performances des bâtiments et une baisse des maladies infectieuse avec, en parallèle, un développement des maladies chroniques.  En complément de l’approche de développement durable des projets, les enjeux de santé deviennent donc une préoccupation centrale de la conception des bâtiments.

Afin de saisir toute la complexité des enjeux de santé, de confort et de bien-être, il est nécessaire d’adopter une approche systémique et interdisciplinaire. Pour citer  Jean Carassus :  « La santé physique, psychique et sociale des utilisateurs est au centre de l’immobilier durable ». L’amélioration du cadre de vie et de ses effets sur la santé a des effets directs sur notre bien-être, notre productivité, notre sommeil, les troubles allergiques, etc. mais aussi un impact économique non négligeable. Les chiffres sont parlants puisque, en moyenne, nous passons 80% de notre temps dans des espaces clos et que 10% des logements français sont multi-pollués.

Au delà de l'enjeu de santé publique, des coûts économiques de "non-santé" avérés ...

Selon une étude exploratoire consacrée au coût socio-économique des polluants de l’air intérieur(CRD N°2011, ANSES/ABM/CSTB, Avril 2014 CRD-11. Avril 2014) de l’ANSES, l’OQAI et le CSTB, le cout sociétal annuel pour la France de la mauvaise qualité de l’air intérieur a été estimé à 19 milliards d’euros sur l’année 2014. Par ailleurs, le coût sociétal annuel des pollutions sonores est quant à lui de 57 milliards d’euros (comme l'a montré l'analyse bibliographique des travaux français et européens du rapport CNB/ADEME de 2016).

Le développement durable comme point d'entrée de la prise en compte des enjeux de santé

Les liens entre bâtiment et santé sont diverses et complexes. Des études, des labellisations et certifications proposent différentes approches pour couvrir les enjeux majeurs de la santé dans le cadre bâti. Dans une note publiée en octobre dernier, le groupe de travail « Réflexion Bâtiment Responsable 2020-2050 » définit l’objectif de santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social ». La note précise que nous interagissons avec notre environnement construit par la respiration, par nos sens, par la sensibilité générale ou somatique, par l’environnement électromagnétique et par l’eau et propose ainsi des axes d’action pour diminuer l’impact sanitaire des projets.

Il apparait que les facteurs à considérer dans une approche sanitaire du cadre bâti sont nombreux et que plusieurs approches sont possibles. Entre autres, les thématiques suivantes semblent prépondérantes, bien que non exhaustives :

  1. L’environnement extérieur : Il est nécessaire d’analyser le site afin de traiter les éventuelles pollutions, de tenir des comptes des potentiels risques, d’avoir une approche bioclimatique, de proposer une palette végétale adaptée, de proposer un traitement de l’air adapté à la qualité de celle-ci ainsi qu’un traitement acoustique pertinent.
  2. L’usage : l’utilisateur est au centre des préoccupations et ce sont ses comportements et ses usages qui doivent orienter la conception et non l’inverse afin que la relation avec le bâti induise les sensations de bien-être et de confort recherchées.
  3. La qualité de l’air intérieur : La QAI est devenue un enjeu majeur de la santé publique en raison de la dégradation que la qualité de l’air extérieur, de l’amélioration de la perméabilité à l’air des bâtiments et de l’augmentation des substances chimiques dans les matériaux de construction, de finition, de l’ameublement et des produits d’entretien.
  4. L’accès à la lumière : L'accès aux vues et à la lumière naturelle impacte à la fois la santé (synchronisation des rythmes biologiques, la synthèse de la vitamine D, la qualité du sommeil, etc.), le bien-être, les consommations énergétiques et les coûts.
  5. L’acoustique : Considéré par l’OMS comme une des principales sources de maladies environnementales, une mauvaise isolation acoustique peut avoir des effets psychologiques et physiologiques néfastes.
  6. L’hygrothermique : Les épisodes de froid comme de canicules impactent de façon significative la sensation de confort thermique. Le stress thermique peut ainsi engendrer des aggravations des maladies chroniques.
  7. La qualité de l’eau : L’enjeu est de ne pas dégrader la qualité de l’eau lors de son passage dans les réseaux et des équipements du bâtiment qui pourraient y disperser divers polluants et bactéries.
  8. L’électromagnétisme : Les conséquences des ondes électromagnétiques sur la santé sont de plus en plus controversées. Depuis juin 2011, les radiofréquences des téléphones et WI-FI sont classées cancérigènes possibles. Mais les troubles les plus cités sont dermatologiques (picotements, rougeurs, sensations de brûlures ...) ou ne neurasthéniques (fatigue, incapacité à se concentrer, problèmes de sommeil...)

 

 

Une approche globale est nécessaire

La prise de conscience des problématiques de santé, de confort et de bien-être se traduit par un développement des démarches de qualité auprès des acteurs du bâtiment (SMQAI de Cerqual Qualitel, label INTAIRIEUR d’Immolab, label Osmoz de Certivéa, certification WELL, etc.). Si les thématiques de la qualité de l’air intérieur, des ambiances sonores, lumineuses et thermiques sont essentielles, l’approche de ces enjeux ne peut plus être sectorielle mais doit être globale et concilier les thématiques.

 On constate donc une conscientisation des enjeux de santé dans le cadre bâti et une volonté de hiérarchiser ceux-ci afin de construire un cadre des réponses à mettre en œuvre dans le but de garantir un équilibre physiologique, psychologie et social. « Car prévenir coûte souvent moins cher humainement et financièrement que de guérir. »

Les questions de confort et de santé interrogent toute la chaine des acteurs de la construction sur l’ensemble du cycle de vie. Bien qu’essentielles et naturelles, celles-ci sont souvent négligés au détriment de la performance énergétique ou simplement économique mais le bâtiment est plus qu'un simple refuge contre les éléments extérieurs.

Un temps négligé, la santé des usagers se pose comme le nouveau défi de la construction en particulier pour répondre au changement climatique et aux inégalités environnementales et sociales qui en découlent.

A l'ère du mono voire bi-critère, l'analyse en cycle de Vie (ACV) et ses multiples indicateurs sont presque relégués au second plan sur les projets. Les porteurs de projets comparent aujourd'hui des bâtiments sous l'angle de l'énergie et plus récemment du carbone, sans toujours se soucier des autres impacts tout aussi néfastes pour l'environnement et la santé humaine.

L'ACV répond à cet enjeu en permettant une analyse multicritère sur l’ensemble du cycle de vie.

Identifiant les impacts du berceau à la tombe, elle permet d’estimer les impacts environnementaux, les pollutions émises mais aussi l’utilisation des ressources.

Impacts environnementaux Utilisation des ressources Pollutions
  • Potentiel de réchauffement climatique
  • Potentiel de destruction de la couche d’ozone stratosphérique
  • Potentiel d’acidification du sol et de l’eau
  • Potentiel d’eutrophisation
  • Potentiel de formation d’oxydants photochimiques de l’ozone troposphérique
  • Potentiel de dégradation abiotique des ressources pour les éléments
  • Potentiel de dégradation abiotique des combustibles fossiles
  • Utilisation totale des ressources d’énergie primaire renouvelables (énergie primaire et ressources d’énergie primaire employées en tant que matières premières)
  • Utilisation totale des ressources d’énergie primaire nonrenouvelables (énergie primaire et ressources d’énergie primaire employées en tant que matières premières)
  • Utilisation nette d’eau douce
  • Utilisation totale des ressources d’énergie primaire
  • Utilisation de matières secondaires
  • Utilisation de combustibles secondaires renouvelables et non renouvelables
  • Composants destinés à la réutilisation
  • Matières pour le recyclage
  • Matières pour la récupération d’énergie
  • Énergie fournie à l’extérieur
  • Pollution de l'air
  • Pollution de l'eau Déchets dangereux éliminés
  • Déchets non dangereux éliminés

Mais une fois les indicateurs quantifiés commence le casse-tête...

Que faire de ces multiples résultats avec des unités toutes différentes et pour la plupart peu accessibles ?

L'ACV est une question de comparaison et de compromis

Si pour le carbone les spécialistes sont arrivés à un niveau de maturité leur permettant d’identifier des valeurs de référence et ainsi d’estimer si le bâtiment est vertueux ou un peu moins, nous sommes loin de la même maîtrise pour les autres impacts ! Quelques données permettent de donner des ordres de grandeur mais rien d’officiellement acté comme le carbone.

 

Pour ces autres indicateurs, il est alors conseillé de réaliser une étude de sensibilité. Faute d’identifier si la valeur est haute ou non, cette approche par comparaison permet d’identifier les variantes les moins impactantes et ainsi réduire l’empreinte écologique du projet.

Toutefois aucun matériau n'est parfait ! Si une variante permettra de réduire l'impact sur certains indicateurs, d'autre seront très certainement augmentés.

Interpréter les résultats

Arrive donc régulièrement la question de hiérarchiser les indicateurs. A priori cela permettrait de se concentrer sur les impacts majeurs et de limiter les critères de décision, facilitant ainsi l’interprétation des résultats. Il est cependant délicat de choisir s'il vaut mieux polluer l'eau ou réduire le trou de la couche d'ozone.

C'est toutefois ce que propose la pondération en calculant une note globale, ce qui amène à une valeur unique. Certes utiles à première vue, cette approche perd dans les faits tout son sens. Cette solution basée sur des choix de valeur et non des bases scientifiques est donc controversée.

Une autre approche est la normalisation. L'objectif est de comparer les impacts du projet à des valeurs de référence pour vérifier leur cohérence et leur importance.

La normalisation externe a ainsi recours aux émissions de la zone géographique considérée comme valeurs de référence. Cela permet de mettre en exergue le poids du projet au regard des émissions nationales, européennes ou mondiales. Un certain nombre de scientifiques ont travaillé sur la quantification de ces émissions à différentes échelles. Un consensus n’est pas encore ressorti mais ces facteurs de normalisation sont d’ores et déjà intégrés à des méthodes de calcul (ReCiPe, Impact2002+,…). Ils ne couvrent toutefois pas tous les indicateurs communément utilisés en France sur les projets.

Pour revenir à une unité plus significative pour tout un chacun, ces valeurs de référence peuvent être rapportées à des équivalents personnes. Nous pouvons par exemple identifier qu'un bâtiment représente 340 équivalents habitants pour les émissions carbones et 11 équivalents habitants pour la destruction de la couche d’ozone.

L'information devient alors accessibles à tous et permet de partager les résultats entre les spécialistes et les néophytes !

Sur l’exemple ci-dessous, bâtiment d’environ 200 habitants, on s’aperçoit ainsi que l’eutrophisation et la production de déchets semblent particulièrement élevées. Nos retours d’expérience sur un panel de bâtiments collectifs viennent aider à interpréter ces deux points.

L’eutrophisation est supérieure à nos retours d’expérience et apparaît comme un réel enjeu sur ce projet. Cet indicateur est pour ce cas porté en grande partie par la nature des revêtements de sol. C’est donc sur ce lot qu’il va falloir agir pour optimiser le bâtiment.

Quant aux déchets, ils proviennent principalement de la structure et de l’infrastructure. La production reste inférieure à nos retours d’expérience, ce qui s’explique en partie par la présence d’un seul niveau de sous-sol et de peu de balcons sur ce projet. La production de déchets reste toutefois un enjeu dans le secteur du bâtiment sur lequel il faut travailler.

L’approche par normalisation offre un vrai potentiel pour aider à la lecture des ACV et rentrer dans l’ère du multicritère !

 

C’est avec un grand plaisir que Vizea a vu quatre de ses opérations être lauréates sur l’appel à projets  « Inventons la Métropole du Grand Paris 2 »  le 19 juin 2019  au théâtre Mogador devant plus de 2 000 personnes. 

Toute l’équipe de Vizea est particulièrement heureuse de réinventer la métropole à Argenteuil, Corbeil-Essonnes, Nanterre et Rueil-Malmaison.

Logements, bureaux, activités, lieux de loisirs et de cultures, pépinière d'entreprises, pôle de formation, co-working, hôtel, résidence étudiante, incubateur espaces publics, verts ou bâtis … ces 4 projets reflètent la diversité de typologies de la Métropole. Sur chacun, nous avons voulus donner corps à notre concept de TERritoire à Ressources Positives pour en faire des prototypes de ville durable.

Sur les 5 projets où nous avions été retenus au deuxième tour, nous avons fait équipe avec des promoteurs qui nous ont laissés concrétiser nos utopies, des concepteurs qui se sont imprégnés de nos innovations et de nos propositions, des partenaires (entreprises, startups, …) qui nous ont aidés à les rendre possibles, viables et pérennes ...

De tout cœur, nous les en remercions.

Les 4 projets lauréats

ARGENTEUIL - Parc d’activités économiques des Berges de Seine  // Urban Valley

Urban Valley est une nouvelle plateforme d’activité innovante, au coeur du parc d’activités économiques des Berges de Seine, situé dans la commune d’Argenteuil. La programmation envisagée sur le site est mixte, composée d’industries légères et innovantes, de bureaux, de commerces, d’un restaurant inter-entreprises, et permet d’ancrer de nouveaux usages.  La création d’un jardin central fabrique une nouvelle trame paysagère, reconnectant le site physiquement et visuellement aux abords de la Seine. Le projet défend les valeurs du low-tech et s’inspire directement de la sobriété et du vocabulaire industriel des bâtiments alentours. Il adopte une mixité de matériaux – bois, métal, béton – utilisés pour leurs caractéristiques, techniques, esthétiques mais également dans un souci écologique et dans une logique de réemploi.

  • INVESTISSEUR : FONCIERE ATLAND
  • CONCEPTEURS : VINCENT LAVERGNE ARCHITECTE URBANISME
  • AMO: VIZEA - QUALICONSULT
  • EXPLOITANT : GREEN ON - MAMIE COCOTTE - LA BROUETTE TOQUEE

CORBEIL-ESSONNES - Ancien Hôpital Gilles de Corbeil  // ACIONNA

La nature, la prise en compte du relief, du sol, du climat, de la faune et de la flore, mais aussi de l’eau, ont guidés l’ensemble de la réflexion urbaine. Ce projet sera un véritable lieu de vie mixte et permettra d’instaurer une nouvelle identité au secteur pour rythmer la vie quotidienne, tout en offrant aux habitants des logements une vue attractive en belvédère sur les paysages lointains. Différents espaces et lieux de vie accueilleront une programmation innovante autour des thèmes de la nature et des arts créatifs pour créer un quartier qui sera animé par la diversité de ses activités et tous ses lieux, de loisir, de pause, d’évasion…

  • INVESTISSEUR : ALTAREA COGEDIM DEVELOPPEMENT URBAIN
  • CONCEPTEURS : ATELIER XAVIER BOHL
  • AMO TECHNIQUE : VIZEA -  GRAND RESERVOIR, LESTOUX & ASSOCIES - GRAND PUBLIC - EVERGREEN - 8’18’’ – FERMES DE GALLY - INCET, BTP CONSULTANTS -SOREC - ACCEO, PREMYS, BATI RECUP
  • EXPLOITANT : AQUAPONIC MANAGEMENT PROJECT - ECOLE DESIGN DE NANTES - CINNA - EGREEN - JESTOCKE.COM - ECOLE ESTIENNE PARIS

 

NANTERRE - Centre d’Accueil et de Soins Hospitaliers C.A.S.H.  // Nanterre Partagée

Nanterre  Partagée dessine  un trait d'union avec le Petit Nanterre, et propose un mode de vie où se mêlent les solidarités de voisinage, des activités partagées autour de la nature, et des lieux d'échange et de rencontre.  Autour du bâtiment historique, conservé et réhabilité, le programme de 29 000 m² mixera logements, habitat partagé, résidence étudiante et résidence mobilité, un café participatif et une école Montessori. Le programme se caractérise par sa performance énergétique, sa gestion optimisée des eaux pluviales et sa stratégie bas carbone. La flânerie: le bâtiment central historique réhabilité deviendra un espace de convivialité et de détente et de déambulation, autour d'activités abordables de restauration, de brocante et de découverte artistique reposant sur les principes de l'économie sociale et solidaire.

  • INVESTISSEURS: ICADE PROMOTION - CREDIT AGRGOLE IMMOBILIER - NOVAXIA - PASSAGE ENCHANTÉ
  • CONCEPTEURS : SCAU - REICHEN ET ROBERT & ASSOCIÉS - NEM / NINEY ET MARCA ARCHITECTES
  • AMO: CDU IMMOBILIER - PARTAGER LA VILLE - CDC BIODIVERSITÉ - VIZEA - BROGAT COMPAGNON ASSOCIÉS - USAGE URBAIN - AIRPARIF - BERIM - CYCLE UP
  • EXPLOITANTS: ACCUEIL PARTENAIRES - Pauséôme - CROIS/SENS - NÉMÉA APPART’ETUD – ÉCOLE INTERNATIONALE MONTESSORI D’ESCLAIBES - LE CERCLE RESSOURCERIE - ECODAIR - BE DE GALLY

RUEIL-MALMAISON -  Écoquartier de l’Arsenal // HIGH GARDEN

Elancé au-dessus de la canopée, HIGH GARDEN épouse le parc de l’Arsenal . Ses belles hauteurs invitent passants, riverains et Rueillois à la contemplation d’un horizon ouvert sur la Métropole du Grand Paris. Programme emblématique de l’ouest parisien, symbole à l’architecture iconique, HIGH GARDEN veut révéler la personnalité rueilloise qui souhaite faire de l’Arsenal un nouveau lieu de destination : le quartier des cultures culinaires et du bien-être, référence de l’excellence environnementale.

  • INVESTISSEURS : PITCH PROMOTION - IMMOBILIERE 3F - ANDROMA - GAIA PROMOTION - PERL
  • CONCEPTEURS : HAMONIC + MASSON & ASSOCIES - A+R PAYSAGISTES - R ARCHITECTURE
  • AMO: TZ INGENIERIE - MAITRE CUBE - VIZEA - EDF - LUMICENE - AAQIUS - TOPAGER
  • EXPLOITATNTS : KNOT - VELOPTIMO - ZEPHYRE - CUISINE & SANTE

 

Notre regret

Nous aurions aussi aimer faire connaitre et concrétiser « Le pressoir » à Pantin sur projet conçu par l’agence Parc-Architectes avec ECOTECH-INGENIERIE, porté par le groupe Pichet Immobilier, programmé avec Simmy&Ooko et qui aurait pu être exploité par Gallia Paris, les Bécanes d’Antoine,  la Grande Ourse …

Il nous a permis de faire de belles rencontres et de pousser plus loin des concepts qui seront sans doute ailleurs mis en oeuvre avec ces équipes. 

Pour augmenter la part de marché de la construction bois en Ile de France, la Région propose un accompagnement spécialisé des maîtres d’ouvrage publics pour déclencher le réflexe « bois-biosourcés » dans la commande publique, et ainsi provoquer un effet d’entraînement dans le secteur. L'appel à projet est ouvert jusqu'au 31 mai 2019.

Les opérations soutenues

Pour être éligibles, les opérations doivent être situées en Île-de-France, étudier en priorité l’utilisation de bois et matériaux biosourcés locaux ainsi que le recours à des filières de transformation locales. L'appel à projet vise plus spécifiquement :

  • les constructions neuves, s’engageant à respecter un taux de matériaux biosourcés au moins équivalent au 1er niveau du label bâtiment biosourcé (soit 18 kg/m² de surface de plancher) ;
  • Les réhabilitations/rénovations de bâtiments ou de structures, avec un taux minimal d'incorporation de matière biosourcée de 12 kg par m² de surface de plancher ;
  • Les surélévations, extensions de bâtiments ou de structures, avec l’utilisation d’une structure de surélévation/extension réalisée intégralement en bois ;
  • Les ouvrages d’art, pour des structures qui devront être réalisées intégralement en bois ;
  • Les aménagements intérieurs (hors mobilier), aménagements extérieurs, mobilier urbain, qui devront contenir une quantité significative de matériaux biosourcés...

Les conditions de réemploi et de valorisation en fin de vie des matériaux bois et biosourcés utilisés devront également être étudiées.

Les Bénéficiaires

Ce dispositif est destiné aux maîtres d’ouvrage publics comme les Communes et groupements de collectivités territoriales, les Départements, les bailleurs sociaux, les établissements publics  les entreprises publiques locales, les parcs naturels régionaux ...

Les Critères d'éligibilité et dépenses éligibles

Seules les prestations d’accompagnement par un spécialiste (bureau d’études, cabinet de conseil, designer, etc.) missionné par le maître d’ouvrage sont éligibles à la participation financière de la Région. Cet accompagnement peut porter sur une opération spécifique ou sur un programme comprenant plusieurs opérations.

Les étude éligibles sont diverses :

  • étude de faisabilité technico-économique de l’intégration de matériaux bois-biosourcés et aide à la définition et à la formulation des prescriptions dans le cahier des charges (programmation) ;
  • aide à l’obtention d’appréciations techniques de type ATEX ;
  • AMO (aide à l’analyse des offres ,  conseils et aide au choix des matériaux et des modes constructifs pendant la phase de conception , vérification de la réalisation effective des prescriptions bois-biosourcés, et alerte du maître d’ouvrage en cas de problème ...)

Si il s'agit d’un programme comprenant plusieurs opérations, la définition d’un programme transversal d’utilisation de matériaux bois-biosourcés dans l’ensemble des opérations du maître d’ouvrage (objectifs chiffrés d’utilisation et conditions opérationnelles d’atteinte de ces objectifs) peut également être subventionnée.

Les Modalités de l’aide 

Le soutien financier de la Région intervient jusqu’à 70% du montant total des dépenses éligibles, avec une aide plafonnée à 80.000€ par projet.

Le taux de la participation financière régionale est spécifique à chaque projet et défini au regard du niveau d’intégration des critères d’éligibilité listés ci-dessus.

 

Plus d'informations et liens vers la plateforme d'aide de la Région : https://www.iledefrance.fr/aides-services/reflexe-bois-biosources

Les conséquences de la pollution de l’air sur la santé sont nombreuses bien qu’encore mal estimées, à l’heure actuelle, pour certains polluants (réactions allergiques, asthme, irritations, maladies chroniques, cancers, etc.). La mauvaise qualité de l’air en Ile-de-France et les pics de pollution de plus en plus récurrents entrainent une prise de conscience du grand public sur la problématique de la qualité de l’air. En effet, selon un sondage réalisé par l’IFOP pour Airparif, l’association de surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France, la pollution de l’air est la principale préoccupation environnementale des Franciliens. En écho à cette problématique, l’association Respire a publié une carte des niveaux d’exposition des établissements scolaires franciliens aux principaux polluants de l’air.

Rapports et études inquiétantes se multiplient

« Plus de trois enfants sur quatre respirent un air toxique en France […].Cette exposition à la pollution de l’air a des effets délétères et durables sur la santé des enfants car leur organisme n’est pas encore mature. » écrit l’Unicef France dans un rapport publié le 04 avril 2019. L’Union Européenne a notamment entamé une action en justice en 2018 contre la France pour non-respect des normes européennes de qualité de l’air, pourtant moins contraignantes que les seuils de l’OMS, dans 14 villes de l’hexagone.

Dans son étude publiée le 28 mars 2019, l’association Respire étudie trois polluants principaux qui sont les particules fines PM10 et PM2,5 ainsi que le dioxyde d’azote (NO2).

Sur les 12 520 établissements étudiés, 682 dépassent les seuils réglementaires fixés par l’OMS (Organisme Mondial de la Santé).

En considérant les normes européennes fixant les seuils de ces polluants, aucun établissement ne dépasse les normes légales pour les PM2,5 et seulement 1 établissement pour les PM10. Mais les seuils légaux français, fondés sur les normes européennes, sont beaucoup moins stricts que les recommandations de l’OMS. Ainsi, d’après les seuils de l’OMS, 10 620 établissements dépassent les seuils PM2,5 et 4 093 dépassent les seuils PM10.

Tableau polluants air

Nombre d’établissements dépassant les seuils de pollution [source : Respire]

Un lien établi entre le trafic automobile et la qualité de l'air

Le premier constat de cette étude est que plus on s’éloigne de la capitale, meilleure est la qualité de l’air.

La première source de pollution en Ile-de-France étant la voiture, le deuxième constat est que le niveau de pollution est fonction de la distance à un axe routier important. Ainsi, des établissements situés à quelques centaines de mètres du boulevard périphérique peuvent présenter des concentrations en polluants inférieures à celles d’établissements donnant directement sur une rue passante.

Alors que faire ?

Une des leçons de cette étude est de favoriser l’implantation des écoles et des équipements sportifs à l’écart des axes routiers. L’association respire propose 13 solutions à mettre en œuvre pour améliorer la qualité de l’air. Parmi celles-ci figurent le développement des mobilités douces et l’extension des zones à faibles émissions (ZFE).

De son côté, le rapport de l’Unicef France recommande également d’encourager les mobilités douces (ZFE, aménagements cyclables, transports en communs en site propre, apprentissage du vélo, prime à la mobilité durable, etc.) et de réguler la circulation aux abords des écoles mais aussi de tarifer les transports en commun selon les revenus pour permettre l’accessibilité des transports en commun aux ménages défavorisés ou encore de créer un forfait «mobilité durable » qui viserait à rembourser les trajets domicile-travail effectués à vélo et en covoiturage.

Même si les taux d’exposition restent inquiétants, l’étude de l’association Respire montre tout de même une amélioration entre 2012 et 2017 de la pollution au NO2. L’ambition est donc de poursuivre cette tendance tout en diminuant également les taux de particules fines présents dans l’air.

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 Concentrations moyennes annuelles de dioxyde d’azote en 2017 en Ile-de-France [source : Airparif]

Les efforts sont donc à poursuivre sur la qualité environnementale des bâtiments pour permettre une amélioration de la qualité de l’air intérieur grâce à des matériaux et des systèmes performants bien sur mais plus encore sur l’aménagement de nos villes et des politiques de mobilité pour assainir l’air des villes en affermissant la place des mobilités douces et de la nature en ville.

Une nouvelle fois,  l'association négaWatt  s’inquiète à juste titre. Derrière les travaux de  préparation de la réglementation environnementale 2020, se trament des volontés de modifications des coefficients techniques  (en l’occurrence le taux de conversion entre énergie primaire et finale de l’électricité). Si la modification de ce facteur de conversion ne fera pas la « Unes » des medias, les professionnels mesurent d’ors et déjà l’impact sur les futurs bâtiments. Le passage du facteur conversion de 2,58 (déjà largement minoré depuis des années) à 2,1 permettrait à un bâtiment de consommer presque 15% de plus pour la même enveloppe.

Facteur de conversion : quésaco?

On distingue en général deux concepts :

  • L'énergie primaire qui est l'énergie contenue dans les ressources naturelles, avant éventuelle transformation. Le fioul ou le gaz sont des exemples d'énergie primaire.
  • L'énergie finale qui est l'énergie utilisée par le consommateur dire après transformation des ressources en énergie et après le transport.

Pour comparer les consommations d'énergies selon leur « origine », les différentes réglementations (et notamment la réglementation thermique) ramène toute consommation en énergie primaire en appliquant, en particulier au vecteur énergétique qu’est l’électricité, un taux de conversion.

En effet, l’électricité n’est pas « naturelle » mais résulte de transformations. Or, ces transformations ne transforment pas nécessairement  1 kWh d’énergie primaire en 1 kWh d’énergie finale  puisqu’en particulier le rendement du process nucléaire est de 33%. Autrement dit, seul le tiers de l’énergie primaire exploitée par les centrales nucléaires est transformée en énergie finale. Les centrales fossiles (charbon, fioul…) ne font guère mieux avec un rendement proche de 38%.

Par ailleurs, la centralisation de ces moyens de conversion, implique que l’électricité produite doit se déplacer avant d’arriver à l’utilisateur final. Ainsi, selon la ligne sur laquelle « voyage » l’électricité, la perte, est selon RTE, de l’ordre de 3% (lignes à très haute tension) à 7% (basse tension).

Au final, en France, ce facteur de conversion se situe, selon RTE, aujourd’hui autour de 2,7 (soit un rendement de 37%) . En fonction du mix énergétique retenu, ce facteur devrait s’améliorer (il tournait autour de 3.2 en 1974) notamment avec la progression des énergies renouvelables pour aboutir à 2.1 si l’ensemble des mesures prévues par la Programmation Pluriannuel de l’Energie  est appliqué (soit en 2035 si tout va bien). Depuis la fin des années soixante-dix, ce facteur est réglementairement fixé à 2,58.

Alors quel est le problème ?

Au prétexte de la nouvelle réglementation, la Direction de l’énergie et du climat suggère d’ « actualiser les facteurs de conversion en énergie primaire de l'électricité utilisés dans la réglementation des bâtiments neufs [...] pour prendre en compte le mix électrique projeté en 2035 dans la PPE. ». Autrement écrit, cela donne : « puisque nous avons initié un changement vertueux du mix électrique, anticipons le facteur de conversion final (2,1) ».

Sauf que … si ce facteur est retenu, alors, à prestations égales, le même bâtiment chauffé à l’électrique (par effet joule) aura le droit de consommer 15% de plus pour une efficacité et un confort plus que discutables malgré les progrès. Comme le coût d’investissement est moindre, il est évident que de nombreux bâtiments neufs se verraient équiper de convecteurs (ou ballons) électriques entraînant une augmentation des besoins, au contraire de la sobriété prônée par négawatt (et par le bon sens).

C’est à notre sens, et comme le souligne Négawatt, un bien mauvais message adressé au professionnel de confondre ainsi cause (modification du mix énergétique) et conséquence (modification du facteur de conversion).

Laissons aux coefficients techniques ou physiques la neutralité qui leur sied.

Laissons à l’électricité ce coefficient 2.58 ou mieux, ramenons le à sa valeur réelle en le concevant ajustable à la modification effective du mix énergétique et au rendement du réseau.

Pour que  ces coefficients restent des données physiques, il serait peut-être même souhaitable de modifier les facteurs de conversion des autres énergies puisque contrairement à l'électricité, les énergies fossiles (et même renouvelables comme le bois)  bénéficient en effet d'un coefficient unique égal à 1, qui ignore complétement les coûts d'extraction, de transformation et de transport jusqu'au point d'utilisation finale.

 

Retrouver le communiqué de presse Négawatt : https://negawatt.org/IMG/pdf/190403_note-analyse_retour-chauffage-electrique-peu-performant.pdf

La terre crue, matériau biosourcé étonnant n’attend que vous pour prendre vie et révéler tout son potentiel!

Mardi 9 octobre dernier, Vizea était à la journée « Bâtir avec la terre » organisée par le CAUE92. Les intervenants s’y sont succédés pour parler du matériau terre, de ses avantages et spécificités.
C’est donc l’occasion de revenir sur les points forts de la journée, pour montrer que oui, la terre est un matériau de construction durable et efficace dans la mesure où sa mise en œuvre est parfaitement maitrisée.

Les premières constructions en terre crue datent d’il y a environ 12 millénaires, avec la sédentarisation de l’Homme. Avec l’amélioration des techniques, les constructions en terre crue se sont complexifiées et sont devenues plus résistantes, jusqu’à traverser les siècles, comme en témoignent plusieurs exemples marquants. Par exemple, la ville de Shibam au Yémen est entièrement construite d’adobes. Surnommée le « Manhattan du désert », les immeubles en briques de terre crue qui constituent la ville font jusqu’à 7 étages et datent du XVIème siècle pour certains.

Les tulous, habitats traditionnels chinois érigés entre le XVème et le XXème siècle, sont un autre exemple de construction en terre crue. Environ 80 familles vivent dans ces constructions rondes dont les murs extérieurs sont en pisé et font jusqu’à 20m de haut pour 2m d’épaisseur de mur à la base et 1m d’épaisseur au sommet. Les murs et cloisons intérieurs sont eux en adobes.

Ces exemples illustrent la durabilité et la résistance du matériau terre. En effet, avec le temps, la terre peut indurer et rendre le matériau aussi solide que la pierre, comme c’est le cas du pisé des murs extérieurs des tulous. Certains édifices résistent mêmes à des séismes, comme la Casa Munita au chili, en terre allégée (mélange de terre plastique et de fibres végétales) qui a résisté à un séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter.

Aujourd’hui, près d’un tiers de la population mondiale vit dans une habitation en terre crue et ce sur à peu près tous les continents et, historiquement, dans de nombreuses région françaises, alors pourquoi ne pas s’intéresser de plus près à ce matériau biosourcés ?

Structurellement, ce matériau fonctionne très bien en compression. Des vidéos réalisées par Amàco sont d’ailleurs disponibles en ligne pour illustrer les propriétés physiques étonnantes du matériau terre.

D’un point de vue acoustique, les caractéristiques de la terre crue sont excellentes. De même, le matériau a une inertie thermique très importante ; sans être un isolant thermique, la terre crue est donc très performante d’un point de vue confort hygrothermique.
Il faut aussi rappeler et insister sur le fait que la terre est un matériau biosourcé local, a faible impact environnemental qui peut facilement s’inscrire dans une dynamique d’économie circulaire. Cela en fait un matériau de choix quand il s’agit de bâtir durable.

Les techniques de mise en œuvre sont multiples : bauge, pisé, torchis, adobes, briques de terre crue compressées, briques de terre crue extrudées, terre coulée, terre crue allégée, enduit de terre, mortier de terre,… Elles permettent une large gamme de choix en matière de géométrie et d’aspect, ce qui en fait un matériau idéal pour les architectes, libres d’exprimer leur créativité.
Le choix d’une technique plutôt que d’une autre relève des propriétés de la terre qui sera utilisée, de la localisation du projet (conditions climatiques et état du savoir-faire local) et du choix de l’architecte.
Ces techniques traditionnelles de base tendent à s’industrialiser avec l’organisation de la filière terre crue. En France par exemple, l’association CRATerre s’attache à diffuser le savoir technico-scientifique sur le matériau terre et à le promouvoir au travers d’ateliers et de concours d’architecture mondiaux . L’association ASTerre, quant à elle, a pour but de porter la formation relative au matériau terre pour tous les acteurs de la conception à la réalisation, à l’échelle de l’Europe.

Le développement de la filière est notamment porté par le dynamisme qu’apportent de nombreux projets aussi bien à l’échelle mondiale qu’à l’échelle nationale.
A l’échelle mondiale, on peut citer les réalisations des architectes Wang Shu, de Martin Rauch ou d’Anna Heringer qui présente d’ailleurs les qualités du matériau terre dans une courte vidéo TED. Le travail des 40 finalistes du concours Terra Awards 2016 donne également un bon aperçu des possibilités qu’offrent le matériau terre crue.
En France, le Centre d'Interprétation du Patrimoine archéologique du Bas-Rhin, appelé La Villa, à Dehlingen est un bâtiment en pisé porteur, conçu par Nunc Architectes.

Sur ce projet, le pisé est stabilisé avec un mélange de chaux/ciment et constitue la véritable ossature du bâtiment. Pour ne pas altérer la structure porteuse, l’enveloppe a été doublée. Il y a tout d’abord un mur intérieur porteur, en pisé, qui reprend les efforts de la charpente (un gros travail a été fait pour s’assurer que les efforts de la charpente ne soient que verticaux, sinon le pisé n’aurait pas tenu). Ce mur porteur est isolé en extérieur avec des granulés de liège, puis un second mur en pisé vient protéger le complexe isolant/mur porteur. La mise en œuvre du pisé s’est faite de deux façons : in situ, avec la fabrication directe du mur intérieur porteur, et ex-situ, avec la fabrication du mur extérieur dans un hangar plus loin, pour optimiser le temps de séchage. Les morceaux du mur extérieur ont ensuite été assemblés à leur place. Livré il y a quatre ans avec un ATEX, ce projet constitue un véritable retour d’expérience pour la construction en pisé (porteur ou non).

Il met également en lumière les possibilités d’industrialisation du matériau terre. En effet, il est désormais possible de commander du pisé préfabriqué, du torchis préfabriqués, des plaques de terre crue, des briques ou même des adobes. Cela facilite la mise en œuvre du matériau et réduit les temps de chantier puisqu’aucun séchage n’est requis. Par exemple, la maison des plantes Ricola à Laufen en Suisse, est réalisée en ossature béton, remplissage en pisé préfabriqué.

Suivant la dynamique de la filière, de nouveaux projets voient le jour. Aussi, la journée du CAUE92 s’est conclue sur la visite du chantier du groupe scolaire Miriam Makéba à Nanterre, où le mur de clôture ainsi que les murs des circulations intérieures sont en pisé non porteur.

 

Photos du chantier du groupe scolaire Miriam Makéba à Nanterre, mur clôture et mur des circulations intérieures

D’autres projets sont en cours de développement, comme le projet Cycle Terre à Sevran, dont l’objectif est de créer une usine pour fabriquer, dans un premier temps, des briques de terre crue compressées à partir des terres excavées de la région parisienne, inscrivant le projet dans une dynamique d’économie circulaire. On peut aussi citer le projet « Manufacture sur-Seine » à Ivry-sur-Seine, qui développe un éco-quartier où du pisé non porteur sera mis en œuvre pour le remplissage de certaines façades et où l’emploi d’enduits de terre et de plaques de terre crue est également prévu.

En conclusion, le matériau terre est un matériau offrant de très larges possibilités structurelles, architecturales ou esthétiques et dont la mise en œuvre se structure peu à peu. Ce matériau géo-sourcé constitue une ressource locale non négligeable qui, à condition de veiller à sa bonne mise en œuvre (protection d’une exposition incessante à l’eau, temps de séchage et de curage suffisants, protection des angles saillants,…) et d’être aventurier, n’attend que vos projets pour se révéler. Poursuivant la dynamique de développement de la filière terre crue et du réseau des différents acteurs, un guide des bonnes pratiques devrait d’ailleurs prochainement être publié.

Alors, n’attendez-plus ! Mettez la main à la pâte et bâtissez en terre crue !

227,5 millions de tonnes!  C’est la quantité annuelle de déchets produite par le BTP, soit le quadruple de la production annuelle de déchets ménagers, industriels et tertiaires réunis. Parmi cette quantité, les déchets issus du bâtiment représentent 42 millions de tonnes (18%). Et, une fois les 3% de déchets dangereux enlevés, les 41,2 millions de tonnes de déchets restant sont autant de ressources à exploiter dans une dynamique d’économie circulaire.

Partant de ce constat, l’ADEME a récemment publié le rapport « REPAR 2 : le REemploi Passerelle entre ARchitecture et industrie ». Piloté par l’association d’architecture expérimentale Bellastock, ce programme de recherche a duré de 2014 à 2018, en partenariat avec l’ADEME et le CSTB.

L'économie circulaire en amont des études de conception

Dans ce rapport, Bellastock utilise son retour d’expérience sur différents projets pour détailler l’intégration de l’économie circulaire dès le début du processus de conception d’un bâtiment, ce qui est crucial pour la réussite du projet. Toute la démarche de réemploi est basée sur un nouvel outil : le diagnostic ressource. Celui-ci est en quelque sorte l’extension du diagnostic déchet actuel. Il présente, pour un bâtiment à démolir, les quantités de matériaux réutilisables, leur qualité ou encore les conditions de démolitions à respecter pour que leur réemploi soit possible.

Que faire du déchet-ressource?

Pour un même matériau, plusieurs possibilités de réemploi sont possibles. Il convient donc de statuer sur le réemploi du matériau originel, afin d’en définir la transformation qui lui donnera les bonnes propriétés techniques. Des études supplémentaires sont donc, généralement, nécessaires. Elles conduisent à la rédaction de fiches de réemploi de matériau qui doivent être validées par un Bureau de Contrôle pour que le réemploi du matériau originel soit effectif.

Pour que le réemploi se popularise, le rapport présente deux guides techniques issus du programme de recherche : « Guide méthodologique et technique pour le réemploi du béton en murs » et « Guide méthodologique et technique pour le réemploi du béton en revêtement de sol ».

Il s’agit de recommandations de mises en œuvre et ont pour but de remplacer une norme qui n’existe pas.

La démolition, un gisement ignoré...

Ainsi, chaque bâtiment démoli constitue un gisement de matériaux potentiellement réutilisables sur une autre opération. La capitalisation des différents gisements disponibles permet donc, pour une nouvelle opération, d’avoir accès aux quantités, à la qualité et à la localisation des matériaux à réemployer. Les Maîtrise d’Oeuvre et Maîtrises d’Ouvrage peuvent donc ou créer leur projet en fonction des gisements alentours, ou définir leur besoin et piocher dans les gisements alentours.

Cela favorise, a priori, l’approvisionnement local mais nécessite d’intégrer les sites de transformations en local également pour garder une certaine logique dans la démarche. De plus, cela ne peut être possible que si le territoire joue un rôle centralisateur en imposant de rendre les données relatives aux gisements disponibles aux différents acteurs du secteur.

Un impact environnemental évident, un impact économique à consolider

Enfin, le rapport développe les impacts économiques et environnementaux du réemploi pour le bâtiment.

Ceux-ci prennent en compte toutes les étapes du réemploi : la démolition, le stockage, le transport, les transformations, les études supplémentaires ainsi que la nouvelle utilisation.

De manière générale, le réemploi diminue fortement l’impact environnemental des bâtiments mais aucune généralisation ne peut être faite pour le critère économique : une étude au cas par cas est nécessaire, notamment à cause des coûts supplémentaires des études et de la nécessité de transformer le matériau initial.

Le réemploi, une affaire de volonté politique à toutes les échelles

En conclusion, appliquer l’économie circulaire pour le bâtiment revient, entre autres, à réemployer les matériaux.

Pour le moment, le contexte légal et normatif dans lequel cela est possible est relativement flou, ce qui explique le faible nombre de projets ou le réemploi est utilisé. Il appartient donc en partie aux Maîtrise d’œuvre et Maîtrise d’Ouvrage de lancer l’impulsion.

Les territoires et communes ont également un rôle important à jouer puisqu’ils ont la capacité de définir les règles d’urbanisme et peuvent donc imposer le réemploi. Le rapport REPAR 2 publié par l’ADEME a ainsi pour but de mettre en valeur les solutions de réemploi de matériaux, de créer un cadre de mise en œuvre et d’en expliquer les différents aspects.

Produire une économie 100 % circulaire et « changer progressivement de paradigme », tel est l’objectif de la Feuille de route de l’économie circulaire, annoncée dans le Plan climat de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire et présentée ce lundi 23 avril par le Premier ministre Edouard Philippe. Au programme : 50 mesures pour agir à la fois sur la production et le tri des déchets ménagers, allonger la durée de vie des produits et développer la réparation, simplifier le tri, rendre le recyclage plus compétitif,… et sur les 247 millions de tonnes de déchets produits chaque année par le secteur du bâtiment.Le secteur du bâtiment est responsable de plus de 70% des déchets en France, engendrés en grande partie par les activités de démolition et déconstruction. La réduction de ce flux de déchets se déploie dans la feuille de route présentée par le gouvernement, par une stratégie de réemploi : faire des opérations et des bâtiments existants la ressource et la banque des matériaux des constructions de demain.

Photo1 Feuille de route economie circulaire

Figure 1 Feuille de route de l'économie circulaire

RENDRE LA COLLECTE DES DECHETS DE CHANTIER PLUS EFFICACE

La feuille de route vise à lutter contre la mise en décharge et faciliter le tri par l’instauration d’une filière de Responsabilité Elargie du Producteur (REP) appliquée aux déchets   du   bâtiment, qui relève d’une solution à étudier pour parvenir , selon les ambitions du gouvernement, à la « gratuité de la reprise de ces déchets ».

FAIRE EVOLUER LE « DIAGNOSTIC DECHETS AVANT DEMOLITION »

Le gouvernement souhaite engager la révision du Diagnostic Déchets avant Démolition, afin de passer à une logique de diagnostic/inventaire. Il mise par ailleurs sur la communication, par la dématérialisation du dispositif afin de favoriser l’émergence d’applications numériques permettant de dégager les synergies au sein des territoires et de faire le lien entre l’offre de matériaux réutilisables et la demande.

La professionnalisation des acteurs réalisant le diagnostic permettra de renforcer les compétences, qui, parallèlement à la sensibilisation et la formation des maîtres d’ouvrage, permettra de renforcer l’efficacité et la pertinence des diagnostics.

ELABORER UNE BASE DE CONNAISSANCE COMMUNE PAR L’INTERMEDIAIRE DE GUIDES TECHNIQUES

La reconnaissance des performances techniques d’une part et sanitaires et environnementale, d’autre part, des matériaux réutilisés ou réemployés est un enjeu pour les acteurs du secteur, qui pourront être guidés et encadrés par l’élaboration de guides techniques, fixant les prérequis pour le développement du réemploi du secteur.

UN «PLAN DECHETS BOIS » POUR UNE ECONOMIE CIRCULAIRE DE LA FILIERE, VECTEUR DE DEVELOPPEMENT DES ENERGIE RENOUVELABLE

Le Plan déchets bois du contrat stratégique de filière bois est une action collective associant les fédérations professionnelles et organismes concernés, le Ministère de la Transition Energétique et l’Ademe.

Ce plan s’inclut à la fois dans la Feuille de route de l’économie circulaire et dans le Plan Libérons les Energies Renouvelables. Il a pour objectif de mieux valoriser et en plus grande quantité les déchets de bois. Développer la collecte, réduire l’enfouissement et l’exportation, promouvoir le recyclage des panneaux de particules et optimiser la valorisation énergétique des déchets de bois non dangereux pour participer au développement des chaufferies biomasse sont les enjeux forts auxquels ce plan doit répondre. En cours d’élaboration, ce plan doit également répondre aux problématiques de la présence potentielle de contaminant chimique, aujourd’hui freinant le recyclage et à la valorisation énergétique en combustion de cette ressource.

Photo2 Site logistique de la Maillerie avant démolition

Figure 2 Site logistique de la Maillerie avant démolition - Bouygues Batiment Nord Est

DES ACTEURS DEJA ENGAGES EN FAVEUR DE LA DEMARCHE

Mobilisés en parallèle des ambitions lancées par le gouvernement, les acteurs NODI et Linkcity ont engagé une démarche « Zéro déchet », sur le chantier de la Maillerie, près de Lille.

Implanté en lieu et place d’un ancien site logistique, ce projet engendre, en phase démolition, pas moins de 30 000 tonnes de béton, 10 000 m² de parquet en chêne et 4 500 luminaires.

Un principe de diagnostic/inventaire a été mis en œuvre avant de caractériser le réemploi et la valorisation possible de ces ressources. La majorité des matériaux ont pu être réinsérer sur le marché par la mise en œuvre d’une ressourcerie, de nouveaux meubles issus de matériaux récupérés vont permettre de la création de meubles à destination de la Maison du projet.

Parallèlement au réemploi, le béton, principale matière première issue de la démolition sera recyclé et transformé en 9 500 tonnes de granulats ajoutés dans les nouveaux bétons du site mais également réutilisé après concassage sous voiries ou encore transformé comme matière première pour la fabrication de carrelages.

L’émergence de ces démarches laisse présager d’une forte transition à venir dans le secteur du bâtiment et dans les actes de déconstruire, en faveur de la préservation des ressources et d’un aménagement plus durable.

Ce mardi 10 avril, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) Ile-de-France a lancé un nouvel appel à projets en faveur des bâtiments à énergie positive et bas carbone. L'objectif est d'accompagner des porteurs de projets dans l'expérimentation Energie positive et Réduction Carbone (E+C-) qui contribue à l'élaboration de la future réglementation environnementale en matière de bâtiment neufs.

L’expérimentation E+C-

L’expérimentation E+C- s’appuie sur 3 piliers fondamentaux :

  • une méthode multicritère, basée notamment sur l’approche en Analyse de Cycle de Vie et des données environnementales associées mises à disposition sur la base INIES,
  • un label Bâtiment à Énergie Positive & Réduction Carbone qui fixe pour les bâtiments neufs des niveaux de performance à la fois en énergie et en carbone.
  • un observatoire pour le suivi de l’expérimentation et des performances énergétique, environnementale et économique des opérations.

Pourquoi cet appel à projet?

Cet appel à participation a pour objectifs ’accompagner les acteurs de la transition énergétique et environnementale dans l’utilisation opérationnelle du référentiel « Energie-Carbone pour les bâtiments neufs » sur leurs projets en phase conception et de participer à la consolidation du référentiel Energie-Carbone et des niveaux de performance du label E+C- grâce à ces retours de terrain.
Cet appel à participation s’adresse aux maîtres d’ouvrages souhaitant être acteurs de cette expérimentation inédite visant à construire de manière participative la future réglementation.

Quel bénéfice pour les porteurs de projets ?

Au niveau de l’île de France , les lauréats :

  • seront identifiés comme des acteurs précurseurs avec une valorisation de leur démarche et de leurs opérations,
  • suivront une session de sensibilisation/formation sur l’ACV bâtiment et le référentiel « Energie-Carbone pour les bâtiments neufs »,
  • bénéficieront d’une subvention de l’ADEME, couvrant jusqu’à 50 % du montant des études ACV plafonnée à 15 000 euros, et d’un appui technique en hotline de NEPSEN et du CSTB,
  • auront accès aux résultats obtenus sur l’ensemble des projets lauréats leur permettant ainsi de mieux anticiper leurs futurs projets.

Selon l’avancement du projet et l’ambition portée par le maître d’ouvrage, une subvention complémentaire de l’ADEME couvrant jusqu’à 50 % des coûts d’une mission d’accompagnement en démarche environnementale (BDF, HQE, etc.) et commissionnement / suivi énergétique, plafonnée à 15 000 euros, pourra être mise en place.

Qui peut être candidat ?

Les aides de l’ADEME sont accordées aux personnes publiques ou privées, aux personnes physiques et morales, maîtres d’ouvrage de l’opération qui doit être une construction neuve en phase conception.

Quel calendrier ?

Les candidats doivent se faire connaître et fournir leur dossier de candidature pour le 15 mai. Les réunions de cadrage et de formation auront lieu en juin et l’ensemble des données capitalisées devront être intégrée dans l’observatoire avant mars 2019.

Pour en savoir plus :

 

Depuis toujours, l’ensemble des acteurs de la ville durable intègre, parfois avec leurs mots à eux, la notion d’économie circulaire. Pour partager les bonnes pratiques, promouvoir cette exemplarité et favoriser les prises de conscience l’Alliance HQE-GBC publie « le cadre de définition de l’économie circulaire pour le bâtiment »


L’intégration de l’économie circulaire est en effet une démarche commune qui doit réunir l’ensemble des acteurs qu’ils s’agissent des maitres d’ouvrages, des concepteurs qui doivent favoriser la rénovation, le « ré-use » et anticiper le démantèlement du bâti, des usagers qui doivent entretenir et prolonger les bâtiments mais aussi aux gestionnaires de déchets qui participent à la remise sur le marché des matières à recycler

Le document s’articule autour de 5 ambitions et 15 objectifs.

L'optimisation territoriale des flux

  • 1 - La connaissance des gisements et potentialités, à travers celle du territoire, de l’existant, de l’état des stocks, des flux entrants et sortants, des pressions environnementales sur les ressources mais aussi des entreprises et des savoir-faire locaux
  • 2 - Les synergies, à travers les ressources matières, les fluides, les transports et les déchets qui constituent des opportunités pour la recherche de coopération entre acteurs économiques dans une perspective de « bouclage » territorial.
  • 3- L’approvisionnement durable, favorisant les matières recyclées, l’exploitation raisonnée des ressources et limitant les impacts sur l’environnement s’inscrivant pleinement dans le concept TERREP

La sobriété

  • 4 - L’optimisation des besoins, visant à diminuer la consommation par la demande qui implique de réinterroger les besoins d’un point de vue fonctionnel et technique puis de les optimiser par la mixité et le foisonnement.
  • 5 - La conception durable, ou éco-conception, permet de réduire efficacement les impacts environnementaux générés par le bâtiment, se sa construction à sa fin de vie en passant par son exploitation en lein par exemple avec l’expérimentation E+C-
  • 6 - L’économie de la fonctionnalité, qui privilégie l’usage à la possession en vendant les services liés aux produits et biens et non pas les produits eux-mêmes.

L’allongement de la durée de vie

  • 7 -La pérennité des produits et équipements, qui vise à garantir les performances techniques et environnementales liées à leur qualité et leur mise en œuvre, à leur entretien, et leur maintenance et à l’usage.
  • 8 - L’évolutivité du bâtiment, permet de prévenir l’obsolescence commerciale ou patrimoniale dont témoigne par exemple l’adaptabilité des immeubles haussmaniens.
  • 9 - L’approche en coût global, en intégrant en particulier la déconstruction du bâtiment dont l’industrie du bâtiment reste sans doute la seule à ne pas faire porter aux acteurs la responsabilité.

Le changement de paradigme : passer de la notion de déchets a celle de ressources

  • 10 - La démontabilité et déconstruction sélective, facilitent le réemploi d’éléments (séparation & démontage) dans un nouveau projet ou leur traitement dans un circuit de recyclage,
  • 11 - Le réemploi et la réutilisation, permettent tous deux de donner une seconde vie au produit.
  • 12 - Le recyclage, pour transformer les déchets en matière réutilisable, aussi appelée Matière Première Secondaire ou matière recyclée, venant en substitution, totale ou partielle, de matières premières.

Le management des parties prenantes

  • 13 - La sensibilisation, à travers la mise en place d’actions spécifiques à destination de tous,
  • 14 - La planification pour mieux intégrer l’économie circulaire en phase amont et aval dans les projets de construction.
  • 15 - La RSE et l’évaluation pour évaluer en particulier l’impact de l’économie circulaire en termes de croissance d’emplois non délocalisables comme d'environnement

Retrouvez le cadre de définition de l’économie circulaire pour le bâtiment

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