Actualités

Dernièrement, Tesla a dévoilé un nouveau produit : le Powerwall, une batterie de capacité de 7 à 10 kWh (ce qui représente en moyenne pour un ménage français, une autonomie de 9 à 13h). Cette nouvelle a fait grand bruit, à la fois par son prix (3000 $ pour 7 kWh et 3500 $ pour 10 kWh) mais aussi par son design et le public visé. C'est un pas de plus vers la transition énergétique.

Le but de Tesla est de proposer une solution pour les usagers ayant un système de production électrique (le solaire photovoltaïque notamment) afin d'éviter de consommer depuis le réseau électrique lors du tarif Heures Pleines et/ou souhaitant pallier à une éventuelle défaillance du réseau électrique. Il ne s'agit pas d'une avancée technologique, les batteries utilisant le couple lithium-ion. Mais la rupture dans l'approche qui en est faite pourrait permettre de développer massivement sur certains territoires des capacités de stockage électrique. A terme, il est donc possible d'y voir une alternative à des moyens de production très émetteurs de GES.

Quelques rappels sur la consommation et la production d'énergie

Aujourd'hui en France, dans le secteur résidentiel et tertiaire, l'énergie la plus consommée est l'électricité (26,1 Mtep), suivi par le gaz (21,6 Mtep), les EnR (10,7 Mtep), le pétrole (10,3 Mtep) et le charbon (0,3 Mtep). Ces données datent de l'année 2013 ; le bilan énergétique de la France en 2014 n'ayant pas encore été publié à ce jour. La consommation ne cesse de croitre depuis 30 ans, notamment la consommation d'électricité ( x 5,3 en 30 ans (4,9 en 1973, 26,1 en 2013). Cela s'explique essentiellement par le développement du nucléaire civil qui a permis une énergie électrique bon marché, qui a pris une place très importante dans les consommations. Le chauffage électrique représente par exemple 25 % des logements existants (soit 4 fois plus que la moyenne européenne) et il représentait en 2008 70 % des logements neufs ! S'ajoute à cela la hausse des consommations électrodomestiques avec un taux d'équipement de plus en plus important (téléviseur(s), réfrigérateur, congélateur, ordinateur(s), électroménager, multimédia ...).

Or, la plus grande partie de la production d'électricité est d'origine nucléaire. La production d'électricité nucléaire est très peu réactive (les temps de démarrage et de montée en puissance sont beaucoup plus long que les variations de consommations). Le nucléaire est donc utilisé comme base de production, les énergies plus souples (gaz, hydraulique et charbon notamment) étant utilisées comme moyens de production de pic.

Le maximum de consommation étant en hiver, le jour le plus froid, vers 19h30, les énergies renouvelables ont une part marginale à ce moment (photovoltaïque à 0 MW et l'éolien étant soumis aux conditions climatiques du moment).

Source : Eco2mix, RTE

En fonction de la demande d'électricité il peut être nécessaire d'importer de l'électricité depuis les pays voisins. Par exemple le 03/02/2015 à 19 h, la France importait 2 141 MW. On comprend donc l'intérêt de pouvoir stocker de l'électricité lorsque la production excède la consommation afin d'utiliser ce stockage plutôt que d'importer de l'électricité. C'est d'ailleurs ce qui est déjà fait pour une partie des barrages hydroélectriques puisque lorsque l'équilibre consommation/production le permet, les barrages sont remplis par pompage. L'électricité est ainsi stockée dans l'énergie potentielle de l'eau (cf graphique suivant entre 1h et 7h).

Source : Eco2mix, RTE

Utiliser le stockage pour développer les EnR

Aujourd'hui, le déphasage qui existe entre la production et la consommation d'énergie, notamment pour l'électricité, est un frein au développement des EnR à grande échelle. En effet, le nucléaire occupe une part tellement importante qu'il assure une très grande partie de la consommation, auquel s'ajoute l'hydroélectricité qui représente également une part prépondérante de la production, alors que l'éolien et le solaire photovoltaïque restent peu significatifs (même dans les cas les plus favorables, cf graphique de production électrique du 07/08/2014). L'absence de système de stockage oblige donc la France à exporter tout ce qu'elle ne consomme pas. Ainsi, un développement plus important des EnR se trouve limiter par l'absence de stockage pour les EnR, qui sont par définition (pour le solaire et l'éolien) intermittentes et déphasées entre le potentiel de production et la courbe de consommation (jour / soirée et été/hiver).

Source : Eco2mix, RTE

Ne pas tuer le gisement

Le fait de proposer des batteries domestiques à un autre intérêt. On observe aujourd'hui un phénomène qui va s'accentuer dans les années à venir : le coût de l'électricité du réseau devient plus élevé que le tarif d'achat réglementé du photovoltaïque (EnR productrice d'électricité la plus développée pour les particuliers). Cela dépend à la fois du contrat d'électricité et du tarif réglementé d'achat de l'électricité photovoltaïque. Le graphique ci-dessous présente l'évolution des tarifs réglementés du photovoltaïque (en vert) et les coûts de l'électricité (abonnement et consommation).

Source : Ministère du Développement Durable et base de données Pégase

Ce phénomène conduit les usagers à se tourner vers l'autoconsommation plutôt que la redistribution vers le réseau national. Cela amène donc les usagers à dimensionner autrement leur installation photovoltaïque : pour optimiser l'investissement, il faut se passer d'un dispositif de distribution vers le réseau et se rapprocher d'une autoconsommation de la production proche de 100 % (afin de limiter les pertes). Cela signifie qu'à chaque instant, la consommation doit être inférieur (ou égale) à la production. Or le pic de production se situera en été, aux alentours du zénith, c'est-à-dire loin du pic de consommation pour un ménage.

Source : SB Energy

L'autoconsommation totale conduit donc à limiter la surface de l'installation de panneaux solaires photovoltaïques pour optimiser la rentabilité économique. Cela revient donc à « tuer le gisement », car ce n'est pas la surface disponible de toiture qui va être l'élément limitant, mais bien les débouchés de l'énergie produite. Dans le cadre d'une transition énergétique tournée vers le développement des EnR, limiter ainsi l'exploitation du solaire est donc tout à fait dommageable. Plus d'informations à ce sujet dans le rapport d'Hespul

Le stockage d'électricité peut donc apporter dans ce cas une solution : la surface de panneaux plus importante (limitée par la toiture : on exploite donc tout le gisement disponible), et lorsque l'énergie produite ne peut être autoconsommée directement, elle est stockée afin d'être utilisée plus tard, lorsque la demande d'électricité dépasse la production.

Source : Hespul

La partie bleue de ce graphique représente l'énergie produite qui ne peut être autoconsommée directement et pourrait être stockée.

A plus grande échelle (sur un quartier, un territoire ...) le stockage d'énergie trouve également un sens, pour favoriser le développement des EnR intermittentes (éolien et solaire).

Autre problématique : la consommation de ressources

Même si les batteries domestiques peuvent initier une dynamique en faveur du stockage d'électricité, il ne faut pas perdre de vue que l'objectif initial est de limiter les effets néfastes sur l'environnement. Le développement à grande échelle de batteries pose donc la question de la consommation des ressources : les réserves de lithium sont suffisantes pour produire 40 000 tonnes par an (la consommation mondiale actuelle) pendant environ 365 années. Cependant, dans le cas d'un développement très important des batteries ces ressources pourraient très vite atteindre leurs limites.

Même si le recyclage de cette ressource est techniquement possible, il parait important de développer d'autres moyens de stockage de l'électricité et de l'énergie en générale. Il existe en effet de nombreuses solutions de stockage alternatives aux batteries (STEP, stockage thermique, stockage chimique, stockage par air comprimé ...). Chacune de ces solutions présentent des avantages et des inconvénients, mais un mix de solutions à grande échelle permet de construire une stratégie permettant de répondre à l'ensemble des besoins.

Source : Enea

Consommer l'énergie autrement

Le stockage ne peut cependant se concevoir sans une démarche cohérente visant à modifier notre manière de consommer l'énergie. En effet, le stockage est nécessaire car il existe un décalage entre notre manière de consommer (la courbe de demande) et le potentiel de production. Limiter l'écart entre ces deux paramètres est donc tout aussi important que de stocker l'énergie dont nous avons besoin. Cela passe à la fois par une réduction des consommations et décaler les consommations qui peuvent l'être (lave-linge, lave-vaisselle, recharge de véhicule électrique pour être en phase avec les pics de production.

http://www.hespul.org/wp-content/uploads/2014/01/Note-de-positionnement-autoconsommation-HESPUL-janvier-2014.pdf

La certification environnementale a vu naître ces dernières années plusieurs labels nationaux et internationaux proposant un panel de solutions afin, entre autres, de réduire l'impact des usagers sur le changement climatique. Ces certifications peuvent aujourd'hui être un support pour aboutir à l'objectif du « facteur 4 » définis par le GIEC et mis en place en 2007 par le Grenelle de l'environnement dans tous les secteurs d'activités (résidentiel-bâtiment tertiaire, industrie... et transport).

Certaines certifications (HQE Exploitation, BREEAM in use...) ont permis d'étendre les domaines d'efficacité des certifications environnementales dédiées aux bâtiments, en proposant des suivis pour chaque typologie de bâti, lors de l'exploitation du bâtiment.

Cependant des énergies restent encore non traitées à ce jour, notamment les énergies consommées par les matériaux eux-mêmes (énergie grise), les usages spécifiques (informatique, audiovisuel, électroménager...) et les déplacements des utilisateurs. L'évolution des futures labellisations/certifications/réglementations tend à prendre en compte ces énergies non réglementaires avec des réflexions sur le cycle de vie des matériaux ou sur l'énergie électrodomestique, ainsi que l'intégration d'exigences sur les services et transports.

Actuellement, les certifications liés à la Qualité Environnementale du Bâtiment (QEB) considèrent l'accessibilité aux modes de déplacement doux, ou collaboratif (transport en commun, covoiturage...), dans leurs exigences environnementaux, mais ceux-ci représentent une faible part dans la notation et sont parfois optionnels. Par exemple,

  • NF HQE : 1 cible /14 (Chapitre 1.1. « Aménagement de la parcelle pour un développement urbain durable »)
  • BREEAM : 3 points /110
  • LEED : 3 points /136 (Chapitre EL 5. « Ressources communautaires »)

Vu l'importance des transports sur notre impact environnemental*, il est nécessaire de mener une réflexion sur la gestion de nos modes de déplacement pour arriver à une solution durable. C'est dans cette optique que le collectif Effinergie a mis en place l'outil « Effinergie Ecomobilité » permettant d'évaluer le potentiel d'écomobilité du bâtiment. Cet outil, disponible à tous, donne une estimation de nos consommations énergétiques lors des transports. Il prend en compte les distances de déplacement, les modes de transports utilisés et la consommation d'énergie liée à chaque mode.

Un rapport déduit de 400 projets saisis dans l'outil Effinergie Ecomobilité synthétise les impacts liés aux transports en fonction des typologies des bâtiments (bureau, enseignement, logement collectif, maison individuelle), du contexte urbain, de l'accessibilité aux transports en commun, ou aux modes de déplacements doux, et de la distance aux destinations.
Suite à un recensement démographique, pour chaque typologie d'habitat, les consommations d'énergie liées aux déplacements sont présentées en kWhep/m².an afin d'être comparées aux consommations résidentielles :

En comparant avec les valeurs cibles des Réglementations Thermiques du bâtiment (environ 70kWhep/m².an pour les bureaux non climatisés et 50 kWhep/m².an pour les logements en construction), il est facile d'appréhender l'impact de la localisation géographique d'un bâtiment sur l'environnement.

Les chiffres ci-dessus, reposent sur des valeurs moyennes et sont donc à prendre avec réserve. Ils montrent néanmoins que les énergies réglementaires consommées par le bâtiment et celles liées aux transports sont du même ordre de grandeur.


Une opération dite « durable » doit aller au delà des exigences environnementales en proposant systématiquement des solutions d'écomobilité. Il est nécessaire de proposer lors d'une opération de construction des solutions concrètes sur les aménagements de mobilité tels que des bornes de recharges pour véhicule électrique, des stationnements dédiés au covoiturage, des pôles de mobilité au sein des sociétés, des équipements mutualisés dans les logements collectifs (buanderie, laverie...) ou l'intégration de services dans les grands projets de construction pour aboutir à la ville des courtes distances.

* En 2012, le secteur du bâtiment (résidentiel et tertiaire) est prépondérant en consommation d'énergie finale** (44%) devant les transports (32%) et l'industrie (18%).Les transports (37%), l'industrie (24%) et le bâtiment (22%) sont les principaux émetteurs de CO2.

**La consommation d'énergie finale est la quantité d'énergie disponible pour l'utilisateur final.

La ministre de l’Ecologie Ségolène Royal a présenté le 2 juin dernier l’appel à projets « Villes respirables en 5 ans », en même temps que le nouveau système d’identification des véhicules polluants. Les plus vertueux pourront bénéficier de facilités de circulation qui reposeront majoritairement sur la responsabilité des maires.

« Des villes laboratoires » volontaires pour mettre en œuvre des actions exemplaires et locales, tel est l’objectif affichée par la ministre. Cette incitative contribue au déploiement local des ambitions du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte.

Quelle collectivité peut postuler et sur quels critères ?

« Villes respirables en 5 ans » s’adresse aux agglomérations prioritaires, couvertes par l’un des 36 plans de protection de l’atmosphère (PPA). Aujourd’hui, 47% de la population française est couverte par un PPA.

Pour être sélectionnées, les collectivités devront :

  • Présenter un projet à une échelle intercommunale
  • Créer ou préfigurer une zone à circulation restreinte, où les véhicules les plus polluants ne pourront pas circuler
  • Proposer au moins deux actions complémentaires (sur 15 proposées) portant sur différents secteurs et adaptées aux particularités du territoire (développement-durable.gouv.fr).

Ces actions pourront concerner :

  • Transport et mobilité
  1. Favoriser les mobilités durables;
  2. Faciliter le développement de la mobilité électrique;
  3. Viser à éliminer en 5 ans le diesel ;
  • Industrie
  1. Soutenir la réalisation d’audits air-énergie de toutes les entreprises du territoire;
  2. Mettre en œuvre des plans de réduction des émissions à l’horizon des 5 ans;
  • Agriculture
  1. Lutter contre la dispersion des polluants liés à l’épandage;
  2. Développer des filières alternatives;
  3. Créer des plateformes de compostage ;
  4. Soutenir la démarche « agro-écologie »
  • Logement
  1. Développer un programme ambitieux de rénovation et de construction de bâtiments à énergie positive;
  2. Accélérer le renouvellement de vieux appareils de chauffage ;
  3. Installer des équipements permettant de filtrer efficacement les particules ;
  • Innovation vecteur de la croissance verte
  1. Soutenir l’expérimentation de procédés innovants ;
  2. Planification urbaine ;
  3. Réaliser une « carte stratégique de la qualité de l’air »;
  4. Ajouter un volet « qualité de l’air » à tous les documents de planification ;

Un accompagnement financier et technique

Les collectivités lauréates bénéficieront :

  • d’un soutien (technique et financier) de l’ADEME sur les plans de mobilité, le fonds air-bois, des études et animation,
  • de prêts « croissance verte » de la Caisse des Dépôts et Consignation,
  • de prêts verts de la BPI France (Banque Publique d’Investissement),
  • des PIA (Programmes d’Investissements d’Avenir) sur les bornes de recharge électriques, technologies innovantes de contrôle d’accès aux zones à circulation restreinte… ,
  • du fonds de financement de la transition énergétique, avec un taux maximal de 50% pour les études et 30% pour les investissements (jusqu’à un million d’euros),
  • des moyens de l’AFITF (Agence de financement des infrastructures de transport de France) pour la mobilité durable,
  • des primes de droit commun à l’achat,
  • des aides du FEDER.

A noter que les actions déjà financées dans le cadre des territoires à énergie positive ne sont pas éligibles.

La qualité de l’air devenue une priorité

La qualité de l’air, généralement traitée comme une sous-thématique par les professionnels de l’urbanisme et de la construction, apparaît aujourd’hui être une priorité.

En effet, LesEnR considère cette thématique comme transversale et indissociable de son intervention pour construire la ville de demain. Notre approche systémique permet d’appréhender sur plusieurs projets, la problématique de la qualité de l’air. Ce facteur peut devenir une nuisance importante pour la qualité de vie d’un quartier en milieu urbain. Pour exemple, notre approche TEREP appréhende la qualité de l’air à travers les ambitions de :

  • mobilité durable,
  • stratégie énergétique,
  • économie locale,
  • programmation urbaine,…

Les organismes internationaux se sont saisis de la question. Lors de sa 68ème assemblée mondiale, ce 26 mai 2015 l’OMS (Organisme Mondial de la Santé) a formulé l’ambition de lutter contre les effets sanitaires de la pollution de l’air. Pour la première fois, l’organisme onusien prévoit d’accroître son action sur le sujet et d’investir la problématique à travers sa feuille de route de la 69ème assemblée, en 2016.

 

La ministre de l’Ecologie Ségolène Royal a présenté le 2 juin dernier l’appel à projets « Villes respirables en 5 ans »,en même temps que le nouveau système d’identification des véhicules polluants. Les plus vertueux pourront bénéficier de facilités de circulation qui reposeront majoritairement sur la responsabilité des maires

L'ANSES à récemment publié, après 4 ans d'études et à la demande de la Direction générale de la santé, un rapport d'expertise sur les risques sanitaires liés à la réutilisation des eaux grises à l'échelle du bâtiment pour des usages domestiques. Alors que cette pratique apparait comme une alternative à l'utilisation d'eau potable et permettrait à innover dans la gestion de l'eau, son déploiement pause encore question...

En raison de risques sanitaires, la réutilisation d'eaux grises (eaux issues des douches, baignoires, lavabos, lave-linge, éviers et lave-vaisselle) pour des usages domestiques n'est pas encore autorisée en France, sauf autorisation particulière du préfet à titre expérimental.

Au regard du rapport d'expertise publié par l'ANSES, la mise en place d'une telle pratique engendrerait plusieurs étapes dans le processus de gestion de l'eau :

  • Le traitement des eaux grises avant ré-emploi, celles-ci étant chargées en micro-organismes et contaminants physico-chimiques issus des produits de lavage,
  • Le réacheminement des eaux vers le bâtiment (depuis le lieu de traitement),
  • La mise en place d'un double réseau de distribution interne au bâtiment, distinct du réseau d'eau potable classique.

Le risque majeur du réemploi des eaux grises concerne le risque de contamination du réseau d'eau potable par le réseau d'eaux grises traitées. A cela s'ajoute quelques risques de contamination des usagers en cas de contact avec des eaux chargées en éléments pathogènes, notamment en immeuble collectif.

L'ANSES formule dans son rapport une série de recommandations de manière à limiter ces risques de contamination :

  • Réaliser au préalable sur chaque projet une étude des risques, notamment sanitaires pour les futurs occupants,
  • Limiter la réutilisation aux eaux des douches, baignoire, lavabo et lave-linge (celles de la cuisine contenant trop de graisses),
  • Informer les élus, porteurs de projet et usagers des possibles impacts sanitaires, environnementaux et économiques liés à la réutilisation des eaux grises,
  • Informer les usagers de l'existence d'un système de réutilisation des eaux grises traitées dans le bâtiment et les conseillers sur les pratiques à suivre au quotidien,
  • Et enfin, surveiller la qualité sanitaire de l'eau dans le temps.

L'ANSES précise un possible réemploi des eaux grises traitées pour des usages comme l'alimentation de la chasse d'eau des toilettes, l'arrosage des espaces et le lavage des surfaces extérieures. Il est par ailleurs déconseillé d'utiliser ces eaux pour les potagers ou d'y ajouter des produits d'entretien.

Ainsi, malgré les atouts que présente cette démarche (le principal étant l'économie d'eau potable), son déploiement au secteur résidentiel ne semble pas pouvoir se faire en France dans un futur proche. L'ANSES préconise en effet de limiter cette pratique à des cas particuliers, comme dans des secteurs régulièrement affectés par des pénuries d'eau. Dans tous les cas, les établissements aux publics sensibles pour lesquels la réutilisation des eaux pluviales est déjà interdite (nourrissons, personnes âgées, ... cf arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments), ne sont pas éligibles à la réutilisation des eaux grises traitées.

A noter enfin que la réutilisation des eaux grises ne pourrait être traitée en boucle, du fait du risque de contaminations cumulées.

Retrouvez le rapport d'expertise de l'ANSES sur les risques sanitaires liés à la réutilisation d'eaux grises pour des usages domestiques.

Le TERritoire à REssources Positives (TERREP) est un territoire qui vise une autonomie de ressources et déchets qui autorise le développement humain sans consommer la planète.

Notre planète est un système fini. Depuis les années 70, l’humanité consomme plus de ressources chaque année que la planète n’est capable d’en produire. Selon le Global Footprint Network, le jour du dépassement en 2014 était le 19 Août (21 octobre en 1993). A cette date, l’humanité a épuisé le budget écologique annuel de la planète. Il nous faudrait donc aujourd'hui plus d'une planète et demie pour satisfaire les besoins de ses habitants.

Global Footprint Network - Biocapacité FranceLa France, du fait de son développement, est un pays qui dépasse depuis longtemps sa biocapacité et nous épuisons donc chaque année un peu plus de nos ressources.

La ville durable, qui a pour ambition de réduire son impact sur la planète et d'améliorer sa biocapacité, se doit de réduire sa consommation en eau, en énergie, en nourriture et impérativement réduire ses déchets liés à son fonctionnement. Le concept du TERREP, soutenu par LesEnR, est donc intimement lié à cette ambition et se développera dans les années à venir comme la seule alternative soutenable à la ville classique.

Mais comment créer un territoire, une ville, un bâtiment qui soit autonome? Quelle est la meilleure échelle pour résoudre des problématiques liées à l'énergie, à l'eau, aux déchets, à la mobilité? Il n'existe sans doute pas une échelle qui permette de régler tous ces points mais de nombreuses actions possibles qui permettront de réduire, à service équivalent (ou ressenti tel quel par les habitants), l'impact de l'humanité sur la planète.

Dans cette nouvelle approche de la construction de la ville qu'est l'approche TERREP, la réduction de la consommation, des impacts sur la planète est au coeur des projets. Comme négaWatt l'exprime au niveau énergétique, l'approche de la ville durable ne peut se résoudre par une approche uniquement basée sur l'innovation et la rupture technologique. C'est bien un triptyque, réduction de la demande, amélioration de la performance de la production au regard de cette demande puis innovation technologique permettant d'y répondre qui nous permettra de réduire efficacement notre impact.

Pour appréhender les nouveaux projets nous devons donc impérativement chercher à :

  • réduire notre besoin en mobilité en construisant la ville des courtes distances qui permet de réduire nos déplacements et apporte aux habitants des services de proximités. La mobilité doit dans un second temps s'appuyer sur des services de transports en communs ou de mobilité douce qui permettent de répondre efficacement aux besoins des habitants puis enfin aborder par l'innovation (covoiturage, voitures partagées, transport à la demande) afin de compléter l'offre de mobilité nécessaire aux habitants.
  • intégrer le TEPOS comme la seule alternative possible aux contraintes énergétiques sur la base d'une approche telle que l'exprime Négawatt (sobriété/efficacité/EnR).
  • créer le cycle de l'eau en refusant la mise au réseau de l'eau de pluie grâce à la réutilisation pour des usages définis comme l'arrosage, les sanitaires et intégrer un traitement de l'eau au plus proche des opérations pour réduire l'impact pollution d'une mauvaise gestion de l'eau. Le cycle de l'eau c'est aussi retraiter l'eau pour une réinjection dans les bâtiments.
  • aborder les déchets par la réduction à la source en limitant les déchets ne pouvant être traités, en améliorant les situations de tri et développant la réutilisation par le recyclage mais aussi en développant la méthanisation des déchets fermentescibles.

Autant de sujets que les projets urbains, les nouveaux bâtiments, doivent intégrer pour réduire notre impact sur la planète. Nous sommes loin d'une lubie environnementale mais bien en train de créer un avenir possible pour les populations qui sinon peineront à conserver un équilibre sur notre planète. Nous en avons la responsabilité en tant que concepteur et pour cette raison, LesEnR porte haut et fort la nécessité d'intégrer le TEREP au coeur des projets.

Le TERritoire à REssources Positives

Depuis avril 2015, le site 1000 paysage rassemble l'ensemble des projets ou manifestations de paysages situés en France. Le principe est simple, vous vous inscrivez et renseignez le projet que vous souhaitez mettre en avant. Que vous soyez une association, une administration, une collectivité territoriale, un établissement d'enseignement, un syndicat ou un professionnel, lancez –vous et partagez vos expériences.

Ce site permet de connaitre les énergies positives unies proches de chez vous et d'échanger activement entre professionnels et grand public sur la sensibilisation au paysage, la concertation, l'aménagement des espaces périurbains, la transition énergétique ou l'agro écologie.

Du 6 au 21 juin 2015 est prévue la 1ère édition de La fête des paysages et de la nature en ville. Profitez-en pour visiter l'ensemble des manifestations présentées : promenades urbaines, visites de jardins, expositions, ateliers de lecture, réunions d'information, etc.

Améliorons notre cadre de vie. Confortons la biodiversité. Dynamisons notre territoire!

La mairie de Paris est la première des 128 collectivités du Grand Paris à consulter les habitants à propos de la gouvernance et des compétences de la future métropole qui sera créée le 1er Janvier 2016. Anne Hidalgo a lancé une grande consultation citoyenne alliant une campagne participative sur internet, des ateliers et des réunions-débats qui s'est terminée le 31 mai. Cet espace d'expression et d'échanges d'idées permettra ainsi d'éviter que cette métropole ne soit déconnectée de la réalité des 7 millions d'habitants concernés.

Une démarche de participation ambitieuse

Dans quelques mois seulement, la métropole du Grand Paris sera mise en place. Elle interviendra dans des domaines aussi importants que le logement, l'aménagement, l'environnement et le développement économique. Du budget participatif pour l'aménagement urbain en passant par la piétonisation de l'axe Bastille-Tour Eiffel, une partie des décisions d'investissement sont soumises à discussion et aux idées citoyennes.

Pour la Maire de Paris, « l'enjeu de gouvernance n'est pas technocratique, il est démocratique ». Cette métropole s'inscrirait ainsi à l'opposé d'un nouvel échelon administratif bureaucratique créé « à marche forcée » sous prétexte de concurrence internationale avec Londres. La « Parisian Touch » se distinguerait alors par la place accordée à la discussion et la consultation. Dans la lignée de la co-construction de Paris lancée par Anne Hidalgo début 2015 et rappelée par LesEnR lors d'un précédent article, il pourrait donc y avoir également co-construction de la métropole.

Depuis quelques mois, Pierre Mansat (adjoint au maire de Paris chargé de Paris Métropole) organise des réunions dans chaque arrondissement pour savoir ce que les Parisiens attendent de ce projet.

Le fonctionnement du dispositif et son calendrier

Chaque citoyen pouvait proposer ses idées concernant la métropole du Grand Paris via cette plateforme participative autour de cinq thématiques :

  •  Logement et aménagement,
  •  Rayonnement de la métropole,
  •  Lutte contre les inégalités,
  •  Transition écologique et mobilités,
  •  Culture et identité.

Dans cette gigantesque boîte à idées, chacun peut réagir, commenter, compléter une idée publiée par une autre personne ou lui apporter des développements et voter pour elle.

Concernant le calendrier, quatre étapes sont fixées :

  • Du 11 au 31 mai, consultation sur la plateforme en ligne.
  • De juin à octobre, cinq ateliers thématiques nommés « les Samedis du projet » viendront compléter ce dispositif numérique en partenariat avec l'association Métropop'! A cela s'ajouteront des débats ouverts à tous et co-organisés avec Paris Métropole.
  • De mi-octobre à mi-novembre, cinq réunions thématiques de restitution seront mises en place dans des mairies d'arrondissements.
  • Début décembre, l'Hôtel de Ville accueillera une grande réunion de synthèse sur la base de toutes ces contributions pour formuler ensuite des propositions concrètes.

Une contribution au renforcement du lien entre Paris et les banlieues alentours

Pendant longtemps, la banlieue a été tenue à l'écart de Paris. C'est le phénomène inverse qui se produit actuellement. Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder les pratiques du quotidien. Les flux domicile-travail se sont beaucoup modifiés : aujourd'hui, le tiers de la population active parisienne travaille en banlieue alors que dans les années 1970, l'essentiel des Parisiens travaillaient dans Paris. Le déménagement dans les années 1990 de nombreux sièges sociaux a changé la donne.

Le projet de métro du Grand Paris Express qui vise notamment à renforcer la mobilité entre Paris et la banlieue a quant à lui permis de faire rentrer le Grand Paris dans les esprits. De même, l'exposition organisée en 2009 à la Cité de l'architecture a attiré 230.000 visiteurs qui sont venus voir les propositions formulées par les architectes à l'issue d'une consultation internationale. Néanmoins, les citoyens ont été tenus à l'écart de la construction de la métropole jusqu'à présent. Pourtant, outre le projet de transport, le Grand Paris va se traduire par des centaines de projets, à l'image du port qui va être construit à la confluence de la Seine et de l'Oise ou encore des portes de Paris qui vont être réaménagées en grandes places.

Avec ce nouveau dispositif de consultation à l'échelle de la métropole, une autre représentation du Grand Paris est en train progressivement de se mettre en place où la participation n'est pas seulement un mot et s'inscrit en actes concrets. LesEnR s'inscrit pleinement dans cette démarche en innovant en termes de démarche participative des projets urbains, notamment par l'application de sa démarche ASU (Approche Sociale de l'Urbanisme).

Le projet de réhabilitation sociale de la résidence de Viosne à Osny en est un exemple : LesEnR a accompagné le bailleur Emmaüs-Habitat à faire remonter de la part des habitants un état des lieux des potentiels à valoriser sur leur résidence, en termes d'espace public et de lien social. LesEnR participe également à la concertation menée au Vésinet dans le cadre du projet d'aménagement du Parc Princesse. Prochainement, LesEnR accompagnera l'AFTRP dans une concertation sur un projet majeur dans l'ouest de la métropole parisienne.

A son échelle, LesEnR participe donc à l'émergence d'une métropole solidaire, attractive, durable et proche des citoyens.

Les prix des énergies fossiles ont effectivement baissé en 2013 et 2014. La perception des consommateurs à la pompe ou des abonnés au gaz est donc fondée mais tout est question d'échelle de temps...Autrement dit, cette baisse n'est que conjoncturelle et temporaire.

Pourquoi la baisse des énergies fossiles en 2014 n'est pas durable?

Evolution du prix du gaz 2013-2015

 

 

Comme les 2 graphiques le montrent les baisses de tarifs ont été sensibles en 2014. Pour les carburants, la remontée des prix a déjà commencé... pour le gaz, gageons qu'elle ne saurait tarder...

Ces prix étant corrélés aux prix du pétrole bruts, ils continueront à varier de façon assez imprévisible.    

Il faut garder à l'esprit que ces variations sur le court terme sont essentiellement dues à des facteurs financiers (la spéculation) et non géologiques (les ressources réelles). Sur le long terme, c'est la géologie (et le fait que les ressources ont des volumes finis et non extensibles indéfiniment) qui aura le dernier mot. Il est donc crucial de préparer dès aujourd'hui une transition énergétique qui nous permettra de réduire puis de rompre notre dépendance aux énergies fossiles.

Le vote solennel de la loi sur la transition énergétique a eu lieu cette semaine à l'assemblée nationale. Il s'agit d'une loi structurante et stratégique avec des échéances allant jusqu'à 2050.

La loi sur la transition énergétique : quelques points marquants


Efficacité énergétique dans les bâtiments
Prise en compte de l'ensemble du cycle de vie d'un bâtiment dans le calcul des émissions de GES, création d'une enveloppe spéciale transition énergétique gérée par la caisse des Dépôts et Consignation, des Certificats d'Economie d'Energie spécifique pour les ménages en situation de précarité énergétique...

Transports
Indemnité kilométrique vélo, équipement des métropoles avec des bus à faibles émissions d'ici 2020 (50%) et 2025 (100%), péage réduit pour les covoitureurs...

Économie circulaire
Focus sur l'écologie industrielle et territoriale ainsi que la lutte contre le gaspillage alimentaire

Les grandes thématiques de cette loi montrent que l'enjeu est global et qu'il est urgent aujourd'hui de fixer et de tenir des objectifs ambitieux à des horizons de 10, 20 ou 35 ans.

En décembre, la France accueillera la COP 21 (sommet de Paris) pour aboutir à la signature d'un nouveau protocole remplaçant le protocole de Kyoto. Réussir la transition énergétique se joue en effet à l'échelle européenne et mondiale.

Comment réussir la transition énergétique ?

En France, une transition énergétique réussie passera nécessairement par un développement important des énergies renouvelables. Parmi celles-ci, l'éolien jouera un rôle majeur, d'autant plus que la révolution éolienne silencieuse a déjà commencé. Cette révolution des technologies d'éoliennes permet désormais d'obtenir d'excellents rendements avec des vents moyens ou faibles : c'est l'ensemble de la carte de potentiel éolien qui doit être réévalué à la hausse.

Autre développement important à venir, celui du solaire photovoltaïque dont les prix d'installation continuent de baisser pour un rendement qui augmente : la parité réseau (prix équivalent du KWh à la prise et produit par les panneaux) sera atteinte dans moins de 5 ans
Le bâtiment (neuf ou existant) est ici le meilleur support pour le développement de la surface photovoltaïque en France.

La méthanisation et le biogaz, le potentiel de développement du Bois-Energie ou la micro-hydro électricité, sont autant d'exemples qui, pris dans leur ensemble, permettent une montée en puissance des énergies renouvelables en substitution du pétrole et du gaz naturel.

Mais l'essor des EnR ne servira à rien si la condition fondamentale de réussite de la transition énergétique n'est pas remplie : à savoir une sobriété énergétique (des modes de production, des usages individuels et collectifs) et une réduction des consommations énergétiques inutiles (passoire énergétique, processus énergivores, explosion des consommations d'électricité spécifique...).

La traditionnelle Semaine du Développement Durable organisée par le Ministère de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie setransforme cette année en Semaine Européenne du Développement Durable.  A l'heure de l'écriture de cet article, ce sont près de 1698 manifestations qui sont organisées dans 19 pays pour célébrer cet évènement. Celui-ci débutera le 30 mai prochain et se clôturera le 5 juin avec la Journée Mondiale de l'Environnement.

Les objectifs de cette semaine sont de sensibiliser au maximum aux enjeux du développement durable, d'apporter des solutions concrètes pour agir et d'inciter à l'adoption de comportements responsable à travers des évènements de tous types : action pédagogique, conférence, concours, exposition, sortie, portes ouvertes, projection de film etc...

La thématique française de cette édition est « le changement climatique » déclarée « grande cause nationale » lors de la tenue de la COP21 en décembre à Paris. Cependant, au-delà de la thématique annuelle, cet appel à projets est ouvert à tous les champs du développement durable.

En région parisienne, 153 projets sont d'ores et déjà répertoriés, avec déjà quelques coups de cœur.

 Rénovation : Economies d'énergie, et si c'était vous ?
Une exposition nommée "Économies d'énergie, et si c'était vous ?" et organisée par la Préfecture des Hauts-de-Seine, DRIHL 92 et DRIEA 92, se tiendra du 1er au 5 juin 2015 à la préfecture des Hauts-de-Seine, et concernera particulièrement la rénovation énergétique des logements.
L'exposition permettra d'expliquer le contexte et les objectifs nationaux, puis elle détaillera les aides financières disponibles, et donnera quelques conseils techniques pratiques lorsque l'on envisage une rénovation.

Construction : A la découverte d'une maison innovante et intelligente

L' EPAMARNE vous propose quant à elle de découvrir, lors des 30 et 31 mai 2015 à Chanteloup-en-Brie, des maisons conçues pour répondre à une gestion optimale de consommation d'énergie : conception éco-responsable avec des matériaux naturels, isolation optimale et outils domotiques de dernière génération permettant une meilleure gestion de sa consommation énergétique.

L'architecture astucieuse permet l'évolution de la maison selon les besoins des familles, par l'ajout de modules en bois. Ce programme immobilier a été distingué par l'ADEME comme « bâtiment exceptionnel d'Ile-de-France » et a été certifié BEPOS / BEPAS.

Pour inscrire votre projet, ou pour voir les manifestations organisées près de chez vous : ICI
Et pour plus d'information sur les évènements organisés hors de nos frontières, le portail européen: European Sustainable Developmment Week

Après une longue période où son utilisation demeurait anecdotique, le vélo revient sous les feux de la rampe en Ile-de-France et notamment à Paris. En effet, la capitale lance son Plan Vélo 2015-2020 afin de devenir la « capitale mondiale du vélo ». Toutefois il reste encore de nombreuses étapes à franchir pour que le vélo s’impose comme un moyen de transport incontournable.

La reconquête du vélo à Paris

Le vélo n’a pas toujours eu du succès à Paris, bien au contraire:

  • En 1976, le vélo ne représente que 0,2% du trafic parisien avec 18 900 déplacements quotidiens.
  • En 1991, la situation n’est guère meilleure avec 0,4% du trafic et 24 600 déplacements selon l’Enquête global transport 2010 réalisée par le STIF, l’Omnil et la DRIEA. A cette époque, le tout-voiture est dominant à Paris et les autres modes de transports sont oubliés, en particulier le vélo. Les derniers aménagements pour vélos disparaissent fin 1970 et les associations de cyclistes ne sont pas entendues.En 1990, il n’y a que 6km d’aménagements cyclables dans la capitale.

L’émergence en 1990 des zones 30 où la vitesse est plafonnée à 30km/h pour favoriser le partage de la voirie, l’aménagement de nombreuses pistes cyclables durant les deux mandats de Bertrand Delanoë et l’arrivée du Velib’ en 2007 font redécouvrir ce mode de transport.

Entre 2001 et 2010, les déplacements quotidiens en vélo à Paris sont ainsi passés de 83 800 à 242 200, ce qui représente 3% du trafic. Plus récemment, c’est l’indemnité kilométrique portée par l’ADEME et surtout le nouveau Plan Vélo 2015-2020 lancé par la mairie de Paris qui confirme ce changement de paradigme.

Ce plan prévoit un investissement de plus de 150 millions d’euros qui permettra de doubler la longueur des voies cyclables (de 700 km actuellement à 1 400 km) d’ici 2020. La mairie souhaite ainsi tripler les déplacements à vélo d’ici 2020, dont la part passera de 5% en 2015 à 15%. 10 000 places de stationnement supplémentaires sont également prévues. Ce plan se compose de 3 tracés : le réseau « express Vélo » (tracé rose), le réseau « cyclable structurant » (tracé vert épais) et le réseau « secondaire » (tracé vert fin). La mairie prévoit de transformer la plupart des rues à sens unique en zone 30 et d'y aménager des voies réservées aux vélos sur un total de 475 km. Seuls les plus grands axes en sens unique conserveront une limitation de la vitesse à 50 km/h.

Le vélo en Ile-de-France : 3 fois plus de déplacements en 10 ans

Ce plan vélo reflète bien l’évolution du vélo en Ile de France. La Région affiche actuellement près de 652 500 déplacements quotidiens à vélo soit 1,6% du trafic, contre 302 200 déplacements soit 0,9% du trafic en 2001. Après une forte baisse à partir de la fin des années 1970, le vélo connaît donc un regain dans les pratiques des habitants. Cette augmentation peut en partie s’expliquer par les investissements réalisés en faveur du vélo depuis 2005 par la Région qui a débloqué 220 millions d’euros en 10 ans. Ainsi, dans le cadre de son Plan pour la mobilité durable, la Région finance des zones 30, des franchissements, des pistes cyclables et des véloroutes. Elle soutient également des projets de lieux de réparation qui valorisent le recyclage.

L’augmentation du vélo en Ile-de-France reste toutefois circonscrit géographiquement et ne concerne pas tout le monde. L’enquête du transport en 2010 révèle ainsi que le vélo est surtout un mode de déplacement de proximité, avec une portée moyenne de 2 kilomètres. Ses usagers sont pour 60 % des hommes qui l’utilisent pour leurs déplacements liés au travail (38 % des déplacements à vélo sont liés au travail). Les étudiants et élèves du primaire ou du secondaire réalisent quant à eux 21 % des déplacements à vélo.

LesEnR considère cette caractéristique comme un élément fondamental dans l’analyse des mobilités d’un nouveau quartier avec la valorisation de l’utilisation des modes actifs comme le vélo et la marche à pieds afin d’aboutir à une « ville des petits pas » où les mobilités douces et le transport collectif sont privilégiés pour réduire la dépendance à l’automobile.

Un changement de culture ?

En dehors des aménagements de voirie et de la réglementation, d’autres facteurs peuvent expliquer en partie le regain d’intérêt que connaît le vélo comme la prise de conscience écologique, l’appropriation du vélo par les cadres et les études concernant les effets positifs sur la santé qu’il entraîne.

Cependant, l’usage de la voiture reste encore majoritairement dominant et il reste du chemin à parcourir pour que le vélo soit pris en compte dans les pratiques et les aménagements. L’accès aux gares est un point stratégique, notamment avec le futur Grand Paris Express. Or jusque-là, la politique de la Région Ile-de-France a été d’aller chercher les gens en bus ou de proposer des parkings sans que le vélo soit intégré. Le vélo reste encore un moyen de transport balbutiant malgré son potentiel. Il gagnerait à être mieux développé dans les Plans de Déplacements Urbains et les documents de planification.

L’installation de consignes à vélo sécurisées « Véligo » va dans ce sens et encourage les usagers à se déplacer en vélo. Financées par la Région, elles se trouvent actuellement dans une vingtaine de gares. Une idée possible serait donc de les généraliser aux nouvelles gares du Grand Paris.

Enfin, la légitimation du vélo passe aussi par la visibilité et la création de nouvelles conditions de circulation. Pour cela, les associations comme Vélorution qui organise des grands rassemblements où les cyclistes prennent possession de la chaussée pour changer le trafic pourraient être soutenues et généralisables à l’ensemble du territoire français.

Une production électrique 100% renouvelable possible ! Telle est l’affirmation de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) dans son dernier rapport « Vers un mix électrique 100% renouvelable en 2050 ». Cette étude démontre que le coût de l’électricité issue à 100% des filières renouvelables serait du même ordre que celui de l’électricité à 40% renouvelable envisagé par la loi de transition énergétique 2030.

C’est la première fois qu’une agence pilotée par l’Etat constate que l’électricité renouvelable française ne se serait pas plus coûteuse que l’électricité nucléaire. L’étude, réalisée à l’horizon 2050, pourrait remettre en cause certains objectifs environnementaux dans un pays où le nucléaire répond à 75% des besoins en électricité.

Prévu pour être le point d'orgue du colloque organisé par l’ADEME, le 14 et 15 avril 2015 à Paris, la présentation du rapport a finalement été retirée de la programmation. La publication de ce rapport qui a nécessité 14 mois de travaux, a officiellement été jugée trop prématurée ; des vérifications supplémentaires ont été demandées pour « affiner les implications économiques et technologiques ».

Cependant, les calculs reposent sur des hypothèses, des méthodologies et des résultats aux plus proches de la réalité économique et sociétale.

Sur quoi se base cette étude ?

Potentiel d’EnR sur le parc français

L’analyse se porte sur les contraintes propres à chaque filière et à chaque région. Il est ainsi estimé une production maximale totale de 1268 TWh, soit le triple de la demande annuelle de 422 TWh. Les filières à un fort potentiel retenues sont le photovoltaïque en toiture et l’éolien terrestre.

Evolution économique

La projection des coûts est une des hypothèses structurante pour l’optimisation du parc ; une étude de marché est prise en compte dans l’évolution des technologies.

Incertitudes météorologiques

Les aléas météorologiques sont simulés à partir des données des années précédentes propres à chaque territoire, intégrant les périodes sans vents, les vagues de froid, les périodes sans soleil et les risques de sécheresse. Pour faciliter l’indépendance de la production aux phénomènes météorologiques, une mixité technologique des filières renouvelables est nécessaire.

Simulation en heure de pointe

Les scénarios les moins favorables sont anticipés en considérant les heures de pointes.

Possibilités de stockage

Le stockage de l’énergie est nécessaire à l’approvisionnement de l’électricité dans les cas les plus défavorables, comme une nuit d’hiver peu ventée en période de pointe. Trois types de stockage sont donc envisagés :

  • un stockage de court terme (6h de durée de décharge) grâce à des ACAES (Adiabatic Compressed Air Energy) ou des batteries,
  • un stockage infra-hebdomadaire (32h de durée de décharge) via des STEP (Station de Transfert d’Energie par Pompage),
  • un stockage inter-saisonnier réalisé par l’intermédiaire de filière « power to gas » (méthanation) ou « gas to power ». Cette solution emmagasine de l’électricité sous forme de méthane permettant ainsi de valoriser le réseau de gaz existant pour le déplacement de l’énergie.


Un bilan ambitieux mais imaginable

Avec cette étude, l'ADEME vient lever le principal frein pour une France 100% à énergies renouvelables!

La production d'un Mwh 100% renouvelable en 2050 est estimé à 119 €/MWh alors que le même Mwh produit sur la base d'un mix 40% renouvelable est estimé à 117 €/MWh.

L’étude présentée par l’ADEME insiste cependant sur ses projections « ambitieuses » qui nécessitent des acceptabilités sociales par les élus et les citoyens, ainsi qu’une maîtrise de la demande conséquente. Une vision durable des nouvelles architectures, des moyens de déplacements… doit alors être intégrée dans nos modes de vie.

La France est sur le point de s’engager sur une production mix d’électricité avec 40% de renouvelable et 50% de nucléaire à l’horizon 2050. Cette étude vient démontrer que le tout renouvelable est non seulement la solution la plus vertueuse mais surtout la plus économique! 

 

La loi sur la biodiversité impose la « révolution » des toitures commerciales en rendant obligatoire la végétalisation ou la productiond’énergies renouvelables sur la cinquième façade des nouvelles zones commerciales.

Le code de l'urbanisme modifié pour donner une fonction aux toitures commerciales

Un amendement de la loi sur la biodiversité pourrait avoir de fortes conséquences sur les zones commerciales si son esprit survit à la fois au passage au Sénat et à la rédaction des nécessaires décrets d’application.

Le code de l’urbanisme est ainsi modifié pour les projets soumis à autorisation d'exploitation commerciale puisque la construction de nouveaux bâtiments sera autorisée "uniquement s'ils intègrent sur tout ou partie de leurs toitures, et de façon non exclusive, soit des procédés de production d'énergies renouvelables, soit un système de végétalisation basé sur un mode cultural garantissant un haut degré d'efficacité thermique et d'isolation et favorisant la préservation et la reconquête de la biodiversité".

Les bénéfices d'une cinquième façade végétalisée

Si les bénéfices de la production d’énergies renouvelables sont connus, la toiture végétalisée n’est pas en reste puisqu’elle favorise :

  • La biodiversité (flore et faune) et permet de construire des « corridors » entre deux espaces de jardin,
  • La Nature en ville en offrant aux riverains une cinquième façade verdoyante,
  • La gestion des eaux de pluies par son effet retardateur de l'écoulement des pluies d'orage (rétention) et la diminution des volumes d'eau rejetées dans le réseau (évaporation)
  • La lutte contre l'effet " îlot de chaleur" par humidification de l'air ambiant,
  • L’accoustique tant par absorption du bruit extérieur (réverbération) que par l’isolement acoustique amélioré en intérieur (effet de masse)
  • L’air par absorption des poussières environnantes et fixation du CO2 par les végétaux

Par ailleurs, la végétalisation constitue une protection mécanique, thermique et UV qui permet d’accroître la pérennité du revêtement d'étanchéité et limite donc son renouvellement dans le temps.

Selon la nature et la quantité du substrat, ces avantages sont plus ou moins sensibles.

Il existe ainsi plusieurs types de végétalisation :

  • L’extensive (entre 4 et 12 cm de substrat) qui relève plus du tapis végétal (à base de sedum principalement) que du jardin. Le choix limité de végétaux est compensé par un faible poids (entre 60 à 180 kg/m²) et un faible entretien (1 ou 3 passages annuels). C’est la solution classique de réhabilitation des terrasses existantes car ne nécessitant en général pas de renforcement de la structure.
  • L’intensive (plus de 30 cm de substrat) qui reproduit sur le toit un jardin qui serait réalisé au sol. La palette végétale possible dépend de l’épaisseur de la terre qui conditionne à son tour la structure qui doit résister à un poids dépassant souvent les 600 kg/m². L’entretien du jardin est le même qu'au sol mais intègre en plus les contraintes particulières liées à l’emplacement (montage des matériels, évacuation des déchets….)
  • La semi-intensive (entre 12 et 30 cm de substrat) qui est une solution entre les deux et qui limite son poids par le remplacement de tout ou partie de la terre par du substrat allégé. Le choix des végétaux et la conception d’ensemble favorisent en général un entretien plus limité que dans la solution intensive. Le poids de l’ensemble varie de 150 à 350 kg/m².

 

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